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82 EXPOSITION Consciencieux ; celles de M. Coizetj qui en donna une fort belle pour la loterie de la fête des artistes ; celles de Mme Tou- douse, les pastels de MIie Thuillier. La sculpture n'a de ressource que dans un sentiment élevé et une science profonde ; nul déguisement de la pauvreté de l'idée, nul charlatanisme d'exécution ne lui est possible, elle se montre telle qu'elle est et pour ce qu'elle vaut ; ainsi cons- tituée, la sculpture ne saurait prétendre à la popularité. Aussi n'est-ce qu'à de longs intervalles que de rares visiteurs se hasardent dans la partie du Musée réservée à la statuaire ; et encore les charges , les médaillons attireront bien plus l'attention que les œuvres sérieuses. Nous réparerons l'oubli du public en félicitant M. Robert d'avoir eu le bon goût de ne pas renoncer au bénéfice qu'il pouvait tirer de la beauté des formes, et de la grâce de la figure ; il s'est dispensé de l'amai- grissement systématique que les sculpteurs, Canova en tête, ont adopté pour représenter les anges, les saints, etc., etc.; la pose de l'ange est pleine de grâce, et celle de sainte Clau- dine est simple et vraie. M. Robert s'est très bien tiré de la difficulté qu'il s'était imposée, il a très bien réussi à donner à ses statues le cachet du style qu'il avait adopté. La statue de M. Legendre Herald, l'Eveil de l'ame, qu'il ex- posa à Paris, il y a deux a n s , n'est pas seulement un joli morceau, c'est une œuvre remarquable à plus d'un titre. Aussi a-t-elle obtenue ici le même succès qu'au Louvre. Il y a de la grâce et de la naïveté dans la pose et l'élonnement de cette jeune fille. Peut-être pourrions-nous chicaner l'artiste sur le titre donné à son sujet, car on ne comprend pas bien com- ment l'Eveil de l'aine se trouve interprêté dans une jeune fille assise, qui s'apprête craintivement à saisir un papillon posé sur sa cuisse. Mais qu'importe le litre donné à celle compo- sition, elle est de celles que nous voudrions voir acquises par la ville, dont les'choix jusqu'ici ne se sont point encore portés sur la statuaire. Elle lui doit pourtant le même encourage- ment qu'à la peinture, et l'occasion serait favorable.