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116                 MONCORIN A IBIGNY.

l'habitation à sa convenance, le plan d'un château fui dressé.
Le 22 mars 1646, on avait passé un marché avec Claude
Jaquin, d'Irigny, pour les charpentes; à la fin de l'année,
Jean Chavagny, maître maçon, donnait ses quitlances, et,
l'année d'après, Christin Dules, vitrier, donnait les siennes,
le château était construit. En 1649, noble homme Jean-
Henry Hervard, seigneur de Landser et de Henninguen, agis-
sant tant en son nom que comme procureur de noble Bar-
thélémy Hervard, son frère, constituait son procureur général
et spécial, le sieur Jean-Anthoine Mantier, banquier à Lyon.
Les deux frères ne venaient plus qu'à de rares intervalles à
Moncorin • Barthélémy Hervard ayant même renoncé à celte
résidence, la vendit en 1694 à Madame de Fermont qui s'y
établit avec ses deux filles.
   La terre de Moncorin demeura un demi-siècle dans la fa-
mille de Fermont, et son dernier représentant, mademoiselle
Eslher de Fermont, laissa tous ses biens à messire Jacques
Roland de Lorensy, chevalier de l'ordre de St-Etienne de
Toscane, capitaine au régiment Royal-Italien, infanterie, au
service de France. Le nouvel héritier se hâta de se défaire
d'une propriété dont il ne pouvait pas jouir, elle 19 janvier
1746, l'aristocratique château fut vendu à sieu»* Alexandre
Raton, maître chandelier. On était à une époque de raillerie
et de scepticisme ; la noblesse vendait ses terres et le peuple
se faisait acquéreur. Le plaisir de se promener sous les a r -
bres du beau domaine et d'être presque seigneur féodal, fut
cruellement balancé par la nouvelle qui vint frapper le pau-
vre chandelier. Le 14 mars 1747, Joseph Raton, son fils,
soldat de la Compagnie franche à bord du vaisseau le Sage,
fut condamné aux galères, à perpétuité, pour avoir souffleté
son caporal. Cependant la sévérité de la loi fut adoucie, et
Louis XV rendit à sa famille un soldat coupable seulement ,
peut-être, de n'avoir pas pu se laisser impunément outrager.