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256                   LA RÉFORME POSTALE

l'accroissement du nombre des lettres, ce qui causerait une aug-
mentation de dépense». Il arriverait en outre que les difficultés
d'apprécier exactement le classement d'une lettre, empêcherait très
souvent l'envoyeur d'affranchir celte lettre par un timbre. La lettre
devrait alors être taxée, le travail de distribution serait ainsi aug-
menté ; l'administration devrait accroître, sur ce point encore, son
personnel et ses dépenses. La gravité de ces inconvénients de la
classification actuelle des lettres par rapport au poids, inspire
déjà la pensée qu'il serait utile de modifier cette classification.
Cette pensée instinctive devient une conviction raisonnée et pro-
fonde, si l'on examine avec un peu d'attention les détails et les
 résultats de cette fâcheuse complication.
   Cinq grammes équivalant au poids d'une pièce de un franc, le
poids de 7 grammes et demi, limite actuelle maxima du poids
d'une lettre simple, équivaut au poids réuni d'une pièce de un franc
et d'une pièce de cinquante centimes. Il est vraiment difficile de se
maintenir en dedans de cette étroite limite ; et cependant, si elle
est dépassée seulement d'un atome, l'inexorable demi-taxe s'abat
sur la lettre et en aggrave le port. Cette progression serrée et sévère
de la taxe, à mesure que le poids devient un peu plus élevé, concor-
dait parfaitement avec l'intention toute fiscale du tarif de 1827.
Dans son empressement mal habile à obtenir de gros produits, ce
tarif trouvait ainsi le moyen de dissimuler une augmentation de
taxe. Si l'on pouvait évaluer combien celte progression a compri-
mé le développement de certaines correspondances ayant besoin
de consacrer plusieurs pages à chaque lettre, comme par exemple,
celles qui ont trait aux sciences, on trouverait sans doute que les
accroissements de recettes produits par les surtaxes auraient été
bien plus considérables si la classification des lettres par catégories
de poids avait été plus large et moins nombreuse.
    11 y a donc évidente utilité à modifier la classification en même
 temps qu'on modifie le tarif de 1827. Il faut que la classification
 nouvelle concorde avec le nouveau tarif, en simplicité et en modé-
 ration. Pour obtenir cette concordance nécessaire, les catégories
 nouvelles doivent être peu nombreuses et largement espacées.