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194                                     DE LA FOI.

est sous sa vue. Etrange idée de vouloir mesurer l'absolu dans
l'instrument que nous tenons de lui. Un homme à qui l'on i n -
dique un bien désiré y court, et ne cherche pas tant de raisons.
Ceux qui croient, dit Pascal, croient parce qu'ils ont une
disposition intérieure toute sainte, et que ce qu'ils entendent
dire y est conforme. Celui qui découvre les preuves de la Foi
est comme un gentilhomme qui trouve les titres de sa
Maison : dira—t—il qu'ils sont faux?
    Ah! ceux qui ne comprennent que les vérités qu'ils se sont
expliquées doivent être bien pauvres en leur esprit ! et je les
plains en fait de bonheur, si leur cœur les met à cette condition
dans toutes les circonstances de leur vie!


   La Foi indique donc un mouvement de l'âme vers Dieu;
mouvement qui répond au besoin que nous en avons. Or ce
mouvement vers Dieu, et cette confiance en lui n'est-ce pas déjà
de l'amour. C'est pourquoi Saint-Paul (1) dit formellement,
et le Concile de Trente le déclare dans les mêmes termes:
« Sans la Foi il est impossible déplaire à Dieu » (2). D'après
l'acte du Verbe, le Saint-Esprit est descendu sur l'homme,
et le premier effet de la grâce et de la liberté a été la Foi. La
Foi est la réapparition en nous de la lumière absolue.
   Aussi, la Foi est-elle considérée comme un don surnaturel.
   Ce qui commence le mérite de l'homme, ce n'est pas
son œuvre, mais sa Foi. La Religion l'a enseigné, c'est la Foi
qui nous obtient la grâce de faire le bien. Dieu nous commu-
nique la Foi, le mérite pour l'homme est de la recevoir. Nous
prenons part ensuite aux grâces surnaturelles en conséquence
de la Foi. Il est vrai que dans la Foi le désir est contenu,


  ( i ) SAISIT PAUL aux   H é b r e u x , c. I I .   ao.   6.

  (2) Concil. Trid. Sess. 6. et. c. I.