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166                    I.A RÉFOKME POSTALE
     L'examen de ce tableau et des documents qui le précèdent,
 donne lieu à de graves observations. On est frappé d'abord de
 l'énorme différence existant entre les tarifs de 1673 et ceux de
 1799 et de 1827. On remarque aussi la différence encore impor-
 tante qui distingue le tarif de 1799 de celui de 1827. Si l'on subit
 l'influence de celte prévention, généralement répandue, que l'argent
 a diminué progressivement de valeur pendant ces trois derniers
 siècles, on est tenté de croire que le tarif de 1673, et même celui
 de 1799, représentent, en réalité, des taxes comparativement plus
 élevées que le chiffre auquel ces taxes sont fixées dans chacun d'eux;
 l'indication du prix du blé, à l'époque contemporaine de chaque
 tarif, donne la preuve qu'une telle opinion serait mal fondée. Cette
 indication démontre que de 1672 à 1827, le prix moyen du blé n'a
 pas éprouvé d'augmentation bien sensible. On doit conclure de là,
 que les taxes imposées par chaque tarif se rapportent, comme valeur
 réelle comparative, à un étalon à peu près uniforme. Les différences
 existant entre les tarifs qui nous occupent ont donc en réalité une
 valeur égale à celles qu'indiquent les chiffres afférents à chacun
 d'eux. Le port d'une lettre qui coûtait, selon le poids, la parité de
 », 25 c. ou de », 30 c. en 1673, coûte donc la parité de 1,20 ou de
4,20 en 1846. La taxe imposée de nos jours, pour le transport des
lettres, est donc infiniment plus considérable que celle exigée
 en 1673.
    Tout le monde connaît ce principe, tant de fois démontré par les
faits, en vertu duquel plus une taxe est élevée moins elle produit.
Ce principe a certainement agi sur le produit du transport des
lettres comme il agit partout. C'est à son influence compressive
qu'on doit attribuer le peu d'accroissement des recettes recueillies
par l'administration des postes, malgré les énergiques éléments
d'augmentation que tant de causes ont fait naître, surtout pendant
ces quarante dernières années.
    Si le nuisible effet du tarif élevé, maintenant appliqué en France,
par l'administration des postes, portait préjudice seulement au
trésor public, il faudrait le regretter saûs doute, mais ce serait là
un dommage temporaire, dont les conséquences ne seraient pas fort
graves. Malheureusement, l'exagération démesurée de ce tarif réagit