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                          DE LA FOI.                         223
moralistes ou économistes, je vous prie de chercher de près
la cause constituée des maux que vous déplorez. Et si vous
tenez à la paix, si vous pensez à éviter les jours horribles du
sang, distinguez bien la tyrannie qu'il est urgent de ren-
verser ! Le temps est là...


    Maintenant, si vous l'examiniez dans ses détails et sur la
face de ses âmes, le Monde vous ferait pitié. Du triste or-
gueil qui stérilise les unes, ou de la dépravation misérable
qui consume les autres, on ne sait lequel est pour l'homme
le plus cruel à observer. Car le Monde se divise en deux, la
populace et le grand monde. En ce dernier, l'esprit s'en môle,
tout est complet !
    La vanité fait le fond de ce qu'on appelle les gens du
 Monde. Chez les hommes, elle passe avant leur âme ; chez
les femmes, elle passe avant leur cœur. De là les conséquen-
 ces plus ou moins directes, et plus ou moins détournées qui
 en découlent. La vanité se reconnaîtrait, au besoin, dans les
 trois traits distinclifs du beau-monde: le dédain, la froideur
 et le rire,
     De fait, quiconque n'a entrevu que le relatif des choses
 doit juger tout inférieur à soi ; quiconque n'est pas sorti
  de son moi doit se sentir peu pressé par l'amour; et quand
  on a conçu les choses de la sorte, on fait parfaitement bien
  d'en rire.... Rire, rire quand on a l'infini mis en face de soi!
     Le rire annonce que •toutes les émotions glissent immé-
  diatement sur les sens, au lieu do s'arrêter dans l'âme ; le
  sérieux accompagne les profondes affections. Le rire est
  trop souvent de mauvaise marque chez l'homme. Toute malice
  faite ou dite, toute blessure portant au sein de l'innocence,
  ne manquent pas de provoquer ce rire. Le sourire dévoile
  les douceurs de l'âme, mais le rire décèle les plaisirs secrets