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122                  VOYAGE A VIENNE.

quand tout doit recommencer plus loin. Vastes et beaux frag-
ments sans unité : cela ressemble à l'empire autrichien lui-
même, celte mosaïque politique composée de royaumes di-
vers, péniblement rapprochés, soudés ensemble, et mal unis.
    El pourtant, quand, à la chûle de l'empire français, l'Au-
triche fut enfin en position de vouloir quelque chose, elle
voulut tout d'abord la reconstruction de son mur, que les
guerres avaient endommagé. El aussitôt le mur revint prendre
exactement sa position au milieu de la ville, qui se resserre
d'un côté et se recule de l'autre, pour faire place à cet
amas de briques.
    A part celte chose désagréable, et qui n'est certes pas or-
dinaire, tout va, du reste, à Vienne, comme dans toute belle
capitale d'Europe. La pierre de construction y abonde peu,
ce qui fait que les maisons sont généralement en briques.
Partout les fenêtres ont de doubles châssis, à cause des vents
fréquents, de la rigueur de l'hiver et des brusqueries atmos-
phériques. Les constructions sont ordinairement belles, hautes,
et on remarque çà et là de nobles hôtels ou palais modernes,
qui sont des ministères ou des demeures vraiment princières,
qu'on pourrait souvent désigner par les noms historiques do
leurs possesseurs. Mais je n'ai pas vu ù Vienne des monu-
ments a comparer au Louvre, aux Invalides, à la Madeleine,
:'\ l'arc de triomphe de la barrière de l'Etoile, sans parler de
Versailles, dont Schœnbrunn, que Napoléon trouvait pour-
tant fort à son goût, ne saurait égaler la grandeur ni la ma-
jesté. Toutefois, on peut, en toute justice, opposer à Notre-
Dame Saint-Slephen.
   Cette métropolitaine église manque d'ampleur, mais elle
est remarquable par ses belles proportions, son style gothi-
que, ses teintes assombries, ses vitraux coloriés, son expres-
sion gravement religieuse, et celte richesse d'ornementation
qui joue avec la pierre taillée en rosaces, en dentelures, en