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9G CHRONIQUE. justice. Dire que M. Cochet a été à la hauteur de la tâche qu'il s'était imposée, c'est faire de son discours le plus bel éloge. Après un aperçu plein de justesse et de clarté sur la marche du droit, jusqu'au temps de Louis XIV, l'écrivain nous donne sur Domat quelques détails biographiques pleins d'intérêt, et dont il fait res- sortir avec beaucoup d'art les nombreux exemples qu'ils offrent aux magistrats et aux jurisconsultes. Il analyse ensuite ses divers ouvrages, et spécialement son Traité des lois civiles, avec une grande rectitude d'idées et de langage, deux qualités, qui, soit dit. en passant, sont assez rares dans l'éloquence judiciaire. Le style de M. Cochet est ferme, élégant, sans prétention, et ne pullule pas de mots détournés de leur véritable valeur, comme on en entend trop souvent au lîarreau ; toutes ses expressions sont de bon aloi, et dénotent un esprit juste et cultivé. En somme, cette mercuriale, beaucoup moins ambilieuse, est très supérieure,comme mérite litté- raire, à la plupart de celles qui l'ont précédée au parquet do Lyon, elle atteste un esprit solide et tout à -lait digne des hautes fonctions auxquelles M. Cochet a été promu au sein de notre Cour royale. CHRONIQUE. Nous arrivons bien tard pour annoncer le nouveau livre de M m e Louise Babœuf, Quinze jours au Raincy. Telles sont les étreraies qu'elle a données à la jeunesse cette année. C'est un pendant à ses Contes vraies. Comme chez eux, on trouve dans ce nouvel ouvrage une douce morale voilée sous l'intérêt d'agréables historiettes, et tout cela dans un style facile et simple. Nous avons remarqué avec quelque étonnement le peu de place qu'elle laisse dans ses Nouvelles au père de famille. C'est là une lacune qu'elle fera bien de combler à l'avenir, car il faut que l'affection des enfants se partage entre le père et la mère ; il faut donc leur laisser à l'un et à l'autre la part de devoirs et de soins qui leur est dévolue. — M. MuUaut publie à Lyon uue Histoire naturelle des Coléoptères de France. Il vient de paraître un nouveau volume de ce remarquable travail ; c'est des Sucicolles et des Sécuripalpes que traite la livraison récente dont nous parlons. — Deux professeurs du Wurtemberg, MM. Fr. Lauchert et A. Knoll, pu- blient à Rottweil une traduction allemande de VHistoire de saint Jérôme, par M . F.-Z. Collombet. — La Société de statistique de Marseille vient d'accorder une médaille de bronze à notre collaborateur M. Barrillon, pour ses travaux d'économie po- litique. — L'Académie de Lyon a tenu une séance publique le 12 janvier 1847. MM. François et Victor de Laprade ont p a r l é , l'un de l'histoire en historien consommé, et l'autre de la Cène, de M. .Tanmot, en poète et en artiste. M . Jonrdan a lu d'intéressantes considérations sur les végétaux et les animaux fossiles. M. Chenavard a rendu justice à M. Giroud d'Argoud, inventeur 4'une machine pour l'apprêt des étoffes de soie. M . Pigeon a fait, sur les orgues de M. Zeiger, un élogieux rapport, et ce dernier a reçu de l'Académie l'honneur d'une médaille. M. Levol a iu un conte en vers faciles et élégants, comme il sait les faire.