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50                         DES CRÈCHES

sa première communion el son éducation sera terminée. Voilà
tout ce que sa famille el la société peuvent faire pour lui.
   Mais il saura bien vous punir de voire incurie. Vous avez
craint de faire quelques dépenses pour ses premiers ans, il
vous imposera une charge plus lourde. Vous n'aurez rien à
espérer de lui. 11 n'a ni intelligence ni santé, ni force morale
ni force physique. C'est lui qui va figurer sur vos listes de
pauvres, dans vos bureaux de bienfaisance, dans les cures des
paroisses^ dans les notes de toutes les personnes charitables,
il va encombrer vos hôpitaux, il remplira vos hospices et c'est
encore lui que vous trouverez dans vos bagnes el dans vos
prisons.
   Il me serait facile de rembrunir ce tableau, mais à quoi bon
étaler devant vous des misères que vous connaissez comme
moi. Vous n'êles ni de ces chrétiens de la vieille roche qui
répondent à tout cela qu'il y a toujours eu des pauvres et qu'il
y en aura toujours, ni de ces partisans d'un sage progrès qui
se prélassent en contemplant quelques améliorations opérées
le plus souvent malgré eux et qui veulent bien reconnaître
qu'il y a encore quelque chose à faire. Je laisse la critique pour
vous dire ce que je veux.Il ne suffit pas, dans notre économie
politique, de constater le mal, il faul que nous trouvions le
remède.
   Pour cela vous proposez la Crèche, et moi je la repousse par
les raisons que voici. 1° Pour Lyon comme je vous l'ai dit, elle
est peu nécessaire à cause de la manière particulière donl son
industrie esl constituée ; 2° la Crèche coûte cher et beaucoup
trop pour le pauvre et pour ce qu'elle vaut ; 3° elle est insuffi-
sante en ne gardant les enfants que dans le j o u r ; 4° elle a le
crandinconvénient de les laisser dans les villes et même dans
les mauvais quartiers, car c'est pour la classe qui les habite
que la Crèche a été créée ; 5° enfin ce que je lui reproche
surtout, c'est de multiplier l'allaitement maternel quand nous
avons lanl de raisons pour le restreindre.
     Mais que voulez-vous enfin, allez-vous me dire i' Quelle est