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                  \ LA POÉSIE.




Noble fille du ciel, aimable poésie,
Toi seule, chaque jour, sais adoucir ma vie.
Toujours là, près de moi, tu m'inspires des sons,
Changeant, suivant mon cœur, de manière et de tons.


Si je vais lentement, rêveur, dans la campagne,
Tu viens suivre mes pas, ma fidèle compagne.
Je prête ton langage aux fleurs, aux animaux,
Aux arbres s'inclinant sur le courant des eaux ;
Une fourmi, par toi, raisonne comme un sage;
La morale jaillit des échos du bocage.



Si j'éprouve, parfois, ce vague de l'esprit
De l'homme qui vit seul, ta lèvre me sourit.
Si d'un charmant objet qui s'offrit à ma vue,
S'occupe doucement mon ame encore émue,
Tu me jettes tes fleurs... je chante mon désir,
Et, les doigts sur mon luth, je rêve le plaisir.
Si d'un noir abandon me remplit la tristesse,
La plainte qui s'enfuit de mon cœur qui s'oppresse,




                                               A