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378 IZERNORE Vers le milieu du vm e stècle, après avoir soumis l'Espagne, ravagé la Provence et la Septimanie, ces noirs escadrons, remontèrent la vallée du Rhône et rirent subir le même sort à Lyon, Mâcon, Autun, Chalon-sur-Saône. Dans le département de l'Ain leur passage est marqué par les traces suiyantes. A Ambronav, on montre encore des restes de fortification qu'on nomme dans le pays le Forl- Sarrazin. La tradition constante dans notre pays attribue aussi aux Sarrazins la destruction d'une ville dite la ville de Tailes dominant la plaine au-dessus du confluent du Rhône et de la Valserine à quelque distance de Châtillon-de-Michaelle. Près de là est le village de Musinens dont l'appellation dit M. Monnier pourrait bien avoir gardé le souvenir du peuple Mussinuda de l'empire de Maroc. A Gex, un défilé porte encore le nom de Fort-Sarrazin. Au village de Genissiat près de Seyssel, on voit au bord du Rhône des excavations pratiquées par la main des hommes dans le rocher et qu'on appelle toujours les Crèches des Sarrazins. Ce n'est pas sans une pieuse émotion que j'ai lu leur des- cription faite en 1841, par mon père, alors magistrat à Gex, description insérée dans l'ouvrage si estimé de M. Monnier sur les antiquités du Bugey (2). En approchant d'Izernore à Saint-Germain-de-Joux, une caverne porte le nom de Baume des Sarrazins. On appelle aussi du nom de Sarrazinière, cette longue allée souterraine qui se trouve entre Lyon et Miribel. Enfin, et c'est une observation faite depuis longtemps, on (2) Monnier. Éludes archéologiques sur le Bugey, p. 137.