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IZERNORE 177 « piété était célèbre en l'an 494, il rapporte ce qu'il avait « appris de ces saints tant par saint Eugende, qui avait été « leur disciple, que par les auteurs anciens qui vivaient « quand il écrivait. « Aussi nous avons peu d'histoire qui paraisse plus « authentique que celle-là . » Enfin, Dunod de Charnage, dans son Histoire des Séquanes, dit en parlant de ce moine anonyme : « Cet auteur est grave « et de poids, parce qu'il a écrit ce qu'il a vu et qu'il Ta « ouï dire à ceux qui l'ont vu. » Il est donc permis de penser que lorsque ce moine dit qu'Isarndor qui (par une contraction fréquente, comme celle de Lugdunum en Lyon), est devenu Izarnor, signifie Porte de fer, il dit la vérité (4). Bien des critiques se sont élevées à ce sujet. On a pré- tendu que le moine en écrivant ceci : In gallica lingua id est ferrei ostii indidit nomen Isarndori, ne connaissait pas la langue gauloise et a emprunté ce mot à la langue burgonde et franque. Une première observation, c'est que la langue gauloise (de la Gaule du centre), n'était autre que la langue celte (le nom de Gaulois nous a été donné par les Romains), et les auteurs les plus érudits sont d'accord pour affirmer que la langue burgonde et germaine était dérivée du celte. (4) Izarndor est bien le mot qu'indique le moine. Il n'y a pas lieu, en effet, de s'inquiéter de la terminaison en dori qu'il donne à ces mots. Les Romains n'avaient pas d'article, et quand l'auteur parle du temple d'Izarndor, il est bien forcé de dire templum Izarndori (génitif d'Isarndor). Il ne faut donc pas, je le crois, s'attacher ici à la désinence du mot.