Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
&64                   ENCORE L'ESTÉREL

     D'après les légendes, un temple dédié au dieu de la
lumière, sous le nomd'Ara lucis, y fut fondéparles an-
 ciens ;pëuples:. Les prêtres avaient soin d'y pratiquer
 leurs cérémonies à une certaine heure du jour où les ra-
 yons du soleil passant par les ouvertures en'question ar-
 rivaient à darder leur feu sur l'autel des sacrifices.
     'D'autres grottes dans les mêmes conditions d'escarpe-
 ment, mais toutes d'un abord difficile et même dangereux,
 se trouvent dans les environs de ce'désert> qui, comme le
 dit un historien du temps, est une dès plus< affreuses soli-
 tudes de la'Provenc,}; elles sont dominfées par des rochers
  que l'on voit de fort loin à cause de leur élévation^. C'est
  dans ce désert que saint Honorât et les autres saints so-
  litaire» ont pratiqué l'exercice de la vie la plus austère;
  c'est aussi là que les brigands, qui, plus tard, ont désolé
 TEstéiteLpar leurs méfaits, se réfugiaient pour échapper
  â >la maréchaussée. Quelle singulière destinée des lieux!
      L'aspect effrayant'des cîmes dont nous étions en-
 tourés -ne nous arrêta pas pour tenter* une excursion
  Jusqu'aux plus hauts sommets ; mais une fois en route,
  nous fûmes plus d'une fois arrêtés par des obstacles
  insurmontables pour moins intrépides que nous.
      Nous dûmes, pour ainsi dire, nous transformer en rep-
  tiles'pôlir traverser certainspassages.Lespieds,lès mains,
  le Ventre et le dos nous servaient alternativement pour
 'àVà'&dér-j ét'-notts serions bien en peine de dire comment
  nous en sommes sortis. C'est après trois heures de
  cette gymnastique insensée que nous eûmes la satisfac-
  tion d'atteindre le sommet de ces terribles aiguilles,
  d'à haut desquelles l'aspect du désert du Cap-Roux se
  présentait dans toute son horreur. Nous fûmes éblouis
  par là splendide "vue qui se déroulait devant nous et
  flous savourâmes avec émotion ce spectacle grandiose
  qui nous faisait oublier nos peines.