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               JOURNAL DES NOUVELLES »E PABÎ3                    109
On pense ici que nous ne ferons pas de siège en Allema-
gne. On assure toujours que les Polonais, commandés par
le palatin de Lublin, avancent vers la Saxe et que les
affaires du roi de Pologne ne sont pas aussi désespérées
en Pologne que Ton se l'imagine.
    Le marquis de Monty revient à la fin. J'ai vu ici des
officiers qui reviennent de Russie qui ont été à la belle
expédition de Domthre : c'est une chose effroyable que
d'entendre le récit de ce qu'ils ont souffert :ils en attendent
encore la récompense.
    Nous avons perdu M. de Rottembourg qui est mort
 extrêmement regretté (1).M. le comte de Clermont a pris
pour secrétaire de son commandement le sieur Petit, in-
tendant de M. de Rottembourg, qui a la réputation d'un
très-honnête homme et il lui a donné la préférence sur
 tous les beaux esprits qui briguaient cette place.
    L'affaire des convulsionaires va toujours son train : le
 Parlement, qui informe contre eux, en a décrété quinze
 qui ont été arrêtés la nuit dernière: on a aussi arrêté le
 curé de Milon qui est parent du contrôleur général (2)
 et en porte le nom. Un conseiller de la Grand'Chambre
 de mes amis, qui a vu les informations faites contre ces
 malheureux fanatiques, me disait ces jours passés que l'on
 ne peut concevoir les horreurs qu'elles contiennent: il
  est prouvé entr'autres que dans leurs assemblées noctur-
  nes ou les femmes et les hommes étaient admis sans dis-
  tinction et dont le but était de créer un nouveau prophète
  Elie, dans le temps de l'action-même, ils chantaient des
  psaumes de David.


   (1) Conrad, comte de Rottembourg, ambassadeur en Prusse et enEs-
 pagne^brigadier des armées, chevalier des ordres, mort sans enfant en
 avril 1735.
   (2) Philibert Orry, comte de Vignory.