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360                       LE THÉÂTRE A LYON
val en substituant aux représentations dramatiques deux
grands bals par semaine; l'entrée coûtait trois livres (1 j .
   D'ailleurs, le public choisi se laissait détourner par
d'autres spectacles. On avait loué, près du port delà
Feuillée, un appartement où des jeunes gens et des demoi-
selles de moins de douze ans se réunissaient deux fois
par semaine pour représenter la tragédie et la comédie.
On n'y entrait qu'avec des billets distribués par les pa-
 rents des acteurs, « qui, en général, avaient du talent, »
 dit naïvement le chroniqueur (2). Les Jésuites du Grand-
 Collège faisaient aussi jouer par leurs élèves,en présence
 des familles,des pièces composées par les Pères de l'ordre.
 Ils allèrent jusqu'à faire exécuter devant le consulat, le
 20 mai 1742, jour de la Triiiité, un ballet qui avait pour
 suj et : La Folie et la Sagesse (3)....
    Mais le beau monde affectait un goût plus épuré.
    Il allait au concert.                         ». "
    Quelques amateurs avaient fondé, en 1713, sous le
 nom û! Académie des Beaux-Arts, une société pour don-
  ner des concerts et, singulière association, tenir des
  conférences sur la physique, les mathématiques et les
  arts. Les séances eurent d'abord lieu sur le quai Saint-
  Clair.
    On y avait chanté, le 25 mai 1718, devant le marquis
  d'Halincourt, à son retour de la guerre de Hongrie, le
  Retour de Pyrrhus Néoptoléme en Epire, après le siège
  de Troye, idylle héroïque (4). En 1724, la société avait
  été autorisée, par lettres patentes, à élever une salle de


      (1) Petite Chron. Lyon. 8 janvier 1735, p. 192.
      (2) Id. 3 février 1734, p. 409.
      (3) Tablettes chronologiques.
       (4) Recherches sur les Théâtres de France, T. III, p. W7.