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B8 DE ROANNE A LA PRUGNE la vieille église, à la madone du rocher, la tour de la pa- roisse des Moulins tout en bas.du val tinte l'heure. Halte I le temps n'a pas de malice, cela veut dire qu'il n'y aura pas d'orage; Aux Moulières, suivant une tradition presque perdue, était jadis la ville de Cheriers ou une autre.... dé- truite par les guerres avec son faubourg du Nifauron au coin du bois de Tor, (nom de .divinité Scandinave), Cet écart de territoire resta longtemps une annexe de la paroisse de la Prugne, il eut ses seigneurs de la grande famille des Bletterie, et dépendait du diocèse de Cler- mont; si loin que cet endroit, désert aujourd'hui, soit du bourg de Prunhia, trois voies antiques soudées à la hauteur de la Croix-Trevin le traversaient en y portant la vie industrielle puisque nous verrons dans la monta- gne des mines exploitées autrefois, des verreries, des usines à préparer l'asphalte, enfin des postes fortifiés gardant les frontières arvernes. Une voie de Feurs ve- nant par Amyons, Cuchamp, Cremeaux et Couzilly, la Vi- gouronne, une autre deRoanne par Saint-André, Préfol, Châtelux, Arcon et dont les traces coupent les rampes delà Croix-Trevin se continuaient aux Moulières pour descendre au plan du Fournet, au Châtelard de la Bur- nolle, à Charrier et remonter à la Prugne. Dites-moi,ber- gères, avez-vous entendu raconter que, au temps d'au- trefois, t. une ville... la ville de la Moullière?... Et les bergères de rire sans façon: « Sont-ilsbredins, ces bourgeois ! . . . ils cherchent des villes à la campagne !... sont-ils bredins ! » Les filles avaient des quenouilles longuettes avec de l'œuvre pour plusieurs journées, le chanvre flottait au vent, les fuseaux viraient ; elles allaient toujours pieds nus dans l'herbe cotonneuse des ériophores, emmi les