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204 DE ROANNE A LA PRUGNE Le bon Saint-André n'y perdra rien de sa gloire; c'est le grand inventeur. Il a trouvé un volcan dans un pot ! Nous en avons un morceau. Tout cratère, n'est-ce pas, est une cavité pratiquée dans la terre, avec des bords re- levés et un abîme au fond. Nous savons cela depuis le volcan de Saint-Alban ; or, au pied de grandes roches, derrière le bourg, dans la goutte du four, les travaux d'une prairie ont mis à jour, sur un fourneau bâti de deux pierres, un vase de terre noire épaisse, grossière, de la forme d'un entonnoir aplati, le fond percé en tré- mie, l'intérieur encore plein de bitume solidifié, sem- blable à du charbon de terre, et la légende place en ce lieu une forge de date assez récente, qui s'alimenta long- temps de ce prétendu charbon distillé dans les temps antiques, les résidus de bitume sont encore entassés le long du ruisseau, vis-à -vis le Bouteroue, cette voie qui contourne la montagne des Agos ; des blocs de schistes bitumineux métallifères se voient aussi en cet endroit. C'est ce minéral qui, brûlé dans le fourneau, traité dans le vase, laissait couler la poix d'asphalte, substance en- ployée fréquemment et notamment dans les constructions romaines de "Vichy. Ces mêmes schistes en place, forte- ment exposés au soleil et ainsi chauffés, laissent -parfois suinter des gouttes bitumineuses, des larmes qui se soli- difient; si on les approche d'un flambeau, elles prennent feu et jettent un éclat très-vif, encore une découverte de notre ami Saint-André. Dans le même ordre d'idées, il a trouvé aussi dans certain terrain des masses de poix résine, contenant encore des écorces de bois de pin, des charbons, produits d'une distillation raisonnée et non d'un incendie de fo- rêt, parce que ces anciens ateliers n'étaient pas tous au même endroit, et accompagnés au reste d'autres vestiges de l'antiquité.