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380 NOTICE SUR PAUL EYMARD ce climat si beau, ému d'admiration en présence de ces riches et fertiles vallées que les Romains avaient cou- vertes d'établissements, il causait souvent de la fortune qu'un colon intelligent pourrait y créer avec du courage, des bras et des capitaux. Un de ses amis, le général Saint-Arnaud, crut aussi- tôt conquérir à la colonie un de ces hommes précieux qui font la fortune d'un pays et. pour fixer cet enthousiaste qui raisonnait si bien les arrosages et les assolement;;; il lui fit connaître, au couchant d'Alger, entre Koléah, Blidah et Cherchel, c'est-à -dire dans la partie l'a plus riante et la plus riche de l'Algérie, la plus belle propriété que jamais capitaliste eût pu rêver. Non loin de la mer dont on est séparé par une gra- cieuse colline, à douze kilomètres au couchant de Ko- léah, au pied du Tombeau de la Chrétienne, vaste et antique mausolée des anciens rois maures, entre l'Oued Iger, le lac Hà lloula et le Bau-Roumi dont les fraîches eaux sont inappréciables pour les prairies et le bétail, enfin, position précieuse, à portée des immenses marchés de Boufarik, s'étend, sur une superficie de près de mille hectares, une concession qui pouvait devenir à peu de frais un parc ou un jardin. Ce domaine, qui fait partie de la province occupée par la tribu célèbre des Hadjouts, se trouve h l'extrémité nord-ouest de cette plaine de la Métidja qui n'a de riva- les que dans la Limagne ou le Grésivaudan. Les bâti- ments, adossés à la colline, regardent le midi et sont entourés de cette magnifique forêt des Koresas, dont la principale essence est l'olivier et qui offre dès futaies âgées de trois ou quatre cents ans et des géants de qua- tre mètres de circonférence. Autour de la ferme, des sources d'eau vive attirentles