page suivante »
NOTICE SUR PHILIPPE THIERRIAT 149 les deux premiers chants seuls ont été imprimés. On en loua le tour nouveau et original; les helléniste lui firent fête et le saluèrent,comme un des leurs. Jules Janin, Vi- dal, Sainte-Beuve entrèrent en relation avec lui et il ne tint qu'à l'humble traducteur de se croire devenu un per- sonnage important. Il ne profita de son succès que pour solliciter une place et il l'obtint. Entré aux Finances, il fut employé par M. le Receveur général à vérifier les percepteurs de la ban- lieue. Cet emploi le rendit heureux. Il pouvait, en effet, en exerçant sa charge, vivre en plein air, parcourir les campagnes et admirer les beaux horizons lyonnais. On fut si satisfait, qu'après trois années à peine, on le fit entrer à la Préfecture du Rhône et enfin, en 1866, il fut nommé secrétaire en chef de la Mairie du premier arrondissement. Lu ce moment tous ses vœux furent satisfaits, titulaire d'une place honorable, estimé de ses chefs, aimé comme homme, loué comme écrivain, il pouvait réaliser le rêve de sa vie : rendre service à ses compatriotes, soulager les infortunes et se délasser de ses travaux administratifs par ses chères éludes littéraires. Il eut en effet le bonheur de faire du bien autour de lui et aujourd'hui encore beau- coup s'en souviennent. VIHade terminée, il s'empara de Y Odyssée et, avec plus d'expérience et non moins de bonheur, il mena son tra- vail à .bonne fin. Les connaisseurs louèrent avec énergie la fidélité de la traduction, l'habileté avec laquelle il sut rendre, eu français les tournures grecques du texte et le charme poétique presque aussi vif .que dans l'original. Mais. Le.bonheur n'est pas de ce monde, et nulle félicité ne peut durer longtemps. Les terribles événements de 187Q survinrent. On regarda Philip,pe Thierriat comme un serviteur de