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è NOTICE SUR PAUL EYMARD 381 troupeaux de plusieurs kilomètres de distance, les cours d'eau des environs n'ayant ni la fraîcheur, ni la limpidité que celles-ci possèdent. Tel était cette belle propriété de Kandouri, opulent domaine, où étaient réunies toutes les chances de succès, et que le général Saint-Arnaud fit acheter à M. Paul Eymard dans d'excellentes conditions. Nul doute que si notre compatriote eût courageuse- ment abandonné l'Europe pour se faire colon et se fixer à Kandouri avec sa jeune famille, il n'eût réussi au-delà de toute espérance. Mais quelque belle que fût la spécu- lation, quelque séduction qu'exerçât sur lui l'Algérie qu'il aimait à parcourir dans tous les sens, à étu- dier sous tous ses aspects et qu'il a depuis, à nouveau, si Ëouvent visitée, sou cœur, sa femme, sa jeune famille le rappelèrent invinciblement en France et, devinant les hautes capacité du docteur Warnier, il lui confia sa for- tune ou du moins l'administration de son domaine qui, pendant quinze années, prospéra sous sa gestion. Nous pouvons, dès à présent, ajouter, puisque nous n'y reviendrons pas,que le docteur Warnier, si digne de. la confiance qu'on lui témoignait, fut, plus tard, gouver- neur de l'Algérie et député de ce beau pays. Quant à Kandouri, en 1862, iPfut vendu à M. Àrlès-Dufour fils, qui le possède encore aujourd'hui et le regarde, avec ses immenses prairies couvertes de bétail et ses belles forêts, comme la plus précieuse de ses vastes propriétés. . Avec ou sans ce magnifique domaine, l'Algérie attira toujours notre compatriote. Il avait étudié, il connaissait, il aimait ce pays du soleil, aux mœurs si tranchées, aux coutumes si éloignées des nôtres, à la flore si différente de celle de nos pays. L'amabilité de son caractère, sa vaste instruction et sa position de fortune lui avaient