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                     UN POEME CHINOIS                    283

  noter que le Shmi-haï-King, livre des montagnes et des
  mers, ouvrage dont la haute antiquité est incontestée,
  dit « que le soleil se lève dans une vallée lumineuse, der-
  rière les arbres, appelés .Fou sang ». Kiu-ywen désigne
  aussi « un pays appelé Fou-sang, comme étant situé le plus
 à l'orient de l'univers ». L'histoire rapporte encore que
 deux siècles et demi après l'apparition du Li-sao, dès l'au-
 rore de l'empire romain,des bonzes de Samarcande avaient
 connaissance du pays de Fou-sang. Il est certain que,
 longtemps avant le XV" siècle, les ouvrages de l'historien
 Li-yen et de l'encyclopédiste Ma-twan~lin avaient dési-
 gné le Fou-sang, comme le pays où le soleil se lève, par
 rapport au Japon, ce dernier appelé aussi Fou-sang, pro-
 bablement par similitude de direction.
    A la fin du dernier siècle, un mémoire du savant auteur
 de l'Histoire des Huns et du Dictionnaire Français-Chinois,
 de Guignes, annonçait à l'Europe étonnée que, près de
 4,000 ans avant le voyage de Christophe Colomb, des
relations avaient existé entre la Chine et l'Amérique,
cette dernière contrée désignée sous le nom de Fou-sang
à cause d'un arbre ainsi nommé qui s'y trouvait.
    On remarquera, à cet égard, que, dans toutes lesœu-'
vres littéraires que nous avons citées, l'Amérique, pays de
l'extrême occident, est considéré comme le plus à l'o-
rient de la Chine, à cause de la direction que l'on prenait
pour s'y rendre. Cette thèse â été soutenue avec talent à
la Société de Géographie de Lyon, par l'éminent jprésident
de la Société littéraire de la même ville, M. Emile Guimet,
qui est allé représenter nos industries et notre commerce à
l'Exposition universelle de Philadelphie, et qui va probable-
ment continuer ses recherches littéraires, scientifiques, in-
dustrielles et commerciales sur le véritable pays du Fou-sang,
en explorant l'Amérique, IeJaponetla Chine. On ne peut