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252 P I E R R E S A ÉCUELLES ET A BASSINS « Il paraît que ces cupules ont été et sont encore l'objet de pratiques superstitieuses, comme celles auxquelles ont donné lieu les blocs à écuelles. Il est évident qu'il s'agit ici de transmission d'un culte à un autre et que les pre- miers chrétiens, pour mettre leur temple à bénéfice de la vénération publique, ont emprunté au culte païen une partie de ses signes et de ses emblèmes. » M, Faisan, qui ne s'arrête pas non plus sur sa route quand il croit pouvoir atteindre un grand but, n'a cessé également de poursuivre ses explorations. Sa pensée est d'établir, par la présence de ces blocs à écuelles dans toutes les provinces limitrophes du Lyonnais, qu'aux mêmes époques, les populations de ces contrées, venues d'une souche commune, mais divisées en peuplades de noms-divers, ont eu les mêmes dogmes, et les ont écrits avec les mêmes signes* en caractères hiératiques, sur des livres plus durables que les nôtres, sur le granit et le porphyre. Se souvenant des travaux publiés en 1859, par M. Aymard, sur les pierres à bassins de la Haute-Loire, il a posé de nombreuses questions à ce savant et sa ré- ponse n'a pas tardé de lui parvenir. M. Aymard, en ef- fet, lui répondait le 2 mars dernier : « Méfiez-vous du scepticisme exagéré qu'on a mani- festé à l'égard de ces monuments de la nature à mon avis creusés par la main de l'homme incontestablement. Les roches types, dites Pierres de Samt-Martin, ne laissent pas le moindre doute à ce sujet. « Il en est de môme de toutes celles que j'ai observées moi-même, ainsi que des légendes pieuses qui s'y rap- portent attestant leur antique destination politique et religieuse. De plus, je les trouve presque toujours sur des hauteurs, aux confins de nos anciennes paroisses, qui,