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              CHRONIQUE LÔGMJB

       . Paraissez, Navarais, Maures et Castillans,
        Et tout ce que l'Espagne a nourri de vaillants,
         Unissez-vous ensemble et faites une armée
        Pour combattre une main de la sorte animée !
   N'est-ce pas en ces termes que tous les journaux de
France et de Navarre ont célébré les succès des grandes
manœuvres qui viennent d'avoir lieu et le relèvement de la
nation guerrière si profondément humiliée il y a sept ans ?
   Ne dirait-on pas un regain de chauvinisme, une renais-
sance de cet esprit chevaleresque et belliqueux qui nous
avait valu jadis tant d'illustration et de gloire?
   Il ne nous déplait pas de voir ces mêmes journaux qui,
depuis vingt ans, versaient la raillerie sur le patriotisme et
le dévouement, venir à résipiscence et battre des •mains à
la vue du drapeau, applaudir aux belles manœuvres de ces
réservistes qui marchent comme de vieux soldats, et accla-
mer ces régiments qui furent écrasés naguère plutôt qu'ils
ne furent vaincus.
   En Dauphiné, à nos portes, comme en Franche-Comté,
comme ailleurs, le génie de la nation a repris le dessus et
nous pouvons désormais envisager sans crainte l'avenir,
labourer, semer, tailler la vigne ou cueillir nos fruits avec
toute confiance. Ce n'est pas l'étranger qui emmènera nos
vendanges et nos moissons.
   Donc, étudions en paix; ouvrons le champ de la sciencu,
sans crainte d'être dérangés par la trompette des Uhlans,
ou le roulement des caissons qui emportent nos milliards.
   Tout n'a qu'un temps et le jeu de 1870 ne se joue qu'une
fois.
   Pendant que notre belle armée montrait son savoir-faire
et sa discipline sous les forts de notre ville, des savants
s'étaient réunis dans nos murs de tous les points de l'uni-
vers.
   La Chine, le Japon, les Indes, l'Egypte, comme l'Améri-
que, la Russie, l'Italie, l'Espagne et l'Angleterre avaient des
délégués ou des représentants au Congrès des Orientalistes,
provoqué par la généreuse initiative de notre compatriote
M. Emile Gluimet, admirable et sympathique réunion qui,
du 31 août au 7 septembre, a traité les plus hautes questions
de religion, de morale, de politique, de commerce, de
philologie, et fait progresser la science en même temps
qu'elle abattait nombre de barrières et renversait nombre de
préjugés.