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              PIERRES A ÉCUELLES ET A BASSINS              167

   Vous avez pu lire dans la Revue du Lyonnais (avril 1878),
les beaux vers'qu'il a consacrés à cette invasion de nos
contrées par ces gigantesques glaciers, conquérants bar-
bares qui ont tout foulé aux pieds, -tout anéanti et tout
brisé, comme ces hommes que Dieu suscite parfois pour
confondre l'orgueil et la puissance des peuples qui l'ont
oublié. . . . Je ne détacherai ici que quelques-uns de ces
beaux vers :
      Voyez-vous se dresser, à l'angle de la lande
      Ce bloc énorme, autel où brilla mainte offrande,
      Et qu'on voit aujourd'hui surmonté d'une croix?
      A l'aspect du géant quand, surpris, l'on demande,
      Qui donc put, sur le sable, amener pareil poids ?
      C'est l'écho d'un glacier qui nous dit sa légende.
      Puis ici, bien plus près, au flanc de la colline,
      Au pied d'un châtaignier, ce dé de prdtogine
      Qui semble rappeler un antique tombeau?
      L'arête, vive encore au loin, qui le dessine,
      Véritable épitaphe en un style nouveau,
      Au plus léger coup d'œil trahit son origine.
   Mais il appartenait au savant, M. Desor, professeur à
l'Académie de Neufchâtel (Suisse), de réunir'dans un
corps d'ouvrage tout ce qui a été écrit sur ces blocs, dans
le louable but de vulgariser et de provoquer de nouvelles
recherches. « Là où l'histoire se tait, dit-il, c'est aux pier-
res à parler, » cet adage ne saurait mieux s'appliquer qu'au
sujet que nous nous proposons de traiter brièvement.
   Il s'agit des monuments les plus primitifs de notre: sol,
de quelques- blocs épars de çà et dé là, mais qui n'ont pas
moins une histoire à raconter. M. Desor énumëre ensuite,
toutes les contrées dans lesquelles ces singuliers monu-
ments ont été successivement découverts.
   C'est d'abord au fond des Indes que le major Taylor et
le docteur Wilson en découvrent, et constatent la grande