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              JOURNAL DES NOUVELLES P E PARIS             1>11

comme lui, la calma sur le champ, car le jeune officier
qui pensa qu'après cette réponse il pourrait prendre son
parti et s'en aller, et ne voulant pas perdre le fruit de sa
vengeance, donna sa propre chaise à Borde et se mit de
façon qu'il n'incommoda point les spectateurs. La,' comédie
fat jouée et à lafinle jeune homme ayant fait connaître sa
pensée à Borde, ce malheureux se mit à crier à la garde en
prenant à témoins que l'on l'appelait en duel.
   Dtfval étant arrivé et voyant le jeune officier qui ser-
rait Borde de près, sans vouloir le laisser échapper, lui
dit, pour le calmer, que Borde était un fou et qu'il ne de-
vait pas s'arrêter à ce qu'il lui avait dit. Le jeune officier
furieux lui dit que sïl était fou, il lui fallait donc le me-
ner dans un fiacre aux Petites-maisons o'j qu'il lui casse-
raitlesbras.Duval, pour arrêter safu'reur, fit arrêter Borde
qui fut conduit au Fort l'Évêque où il a resté trois ou
quatre jours et a reçu de vives réprimandes de M. Hé-
rault.
   M. le duc de Villars-Brancas vient de donner une scène,
dans un autre genre qui ne lui a guère fait honneur. Un
banquier d'Hollande, nommé Osorio, avait envoyé à M. de
Villarsune lettre de change de 12,000 fr. sur un banquier
de Paris : la lettre portait valeur reçue en compte du sieur
duc. Le dit seigneur la reçoit et met son reçu au dos de
la lettre, et envoie à Osorio un billet de pareille somme
payable à son ordre. Ce billet ayant été volé au banquier,
il en avertit le duc afin qu'il pût l'arrêter.
   Le duc ne fit point de réponse à trois lettres d'Osorio,
ce qui l'engagea à protester, chez un notaire, sur tout ce
qui s'était passé, et ayant prié un de ses amis de s'infor-
mer du motif du silence du duc, le seigneur lui apprit
qu'on lui avait présenté le billet et qu'il l'avait acquitté.
Osorio a demandé la représentation du billet : on lui dit