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292                        LA REVUE LYONNAISE

 philosophie, la grammaire, etc. On y voyait la représentation des
 professeurs, dans le costume de leur époque, debout sous des arca-
des qui figuraient probablement le cloître de la cathédrale. Un
petit nombre de leurs noms est parvenu jusqu'à nous. L'histoire
surtout a gardé celui de Florus, appelé « le maître par excellence, »
 et qui, d'après Colonia, avait tant de livres que non seulement il
 en prêtait à ses amis, mais qu'encore il en envoyait à Trêves, dont
 les écoles jouissaient également d'un grand renom.
    A ces nombreux professeurs, comme aux élèves qui entouraient
 leurs chaires, il fallut nécessairement beaucoup de livres usuels,
moins beaux que les riches manuscrits conservés dans le Trésor.
 Dès lors, il est évident qu'une bibliothèque a dû exister quelque
 part dans les cloîtres de la Cathédrale. On est tout aussi fondé à
croire qu'une seconde collection de livres, moins importante, se
rencontrait dans ces mêmes cloîtres, à l'usage d'une autre école
 pour les clercs et les clergeons établie dans les dépendances de la
 Cathédrale. Ces jeunes gens étaient destinés, la plupart, au service
 des autels, et le clergé veillait avec le soin le plus pieux à leur édu-
 cation et à leur instruction. Il est touchant de voir, dans les regis-
tres capitulaires de la Primatiale, la sollicitude qu'avait l'Eglise
pour ces jeunes lévites vivant réunis dans leur école, ou confiés
 isolément à des chanoines ou à des officiers de la Cathédrale. A
 ces jeunes élèves des ouvrages élémentaires étaient indispensables,
et leur collection a été, sans nul doute, attenante à leurs classes.
    Quant à nos archevêques et au Chapitre, ont-ils possédé isolément
ou collectivement une bibliothèque ? Je ne saurais l'affirmer. Malgré
toutes mes recherches à cet égard, je n'ai pu retrouver aucun docu-
ment qui fût de nature à éclairer cette question. Tout ce que j'ai
pu savoir c'est que, au décès de nos archevêques, leurs héritiers ven-
daient tout ce qui appartenait à leur succession, à l'exception de
leur chapelle ou des reliquaires dont ils avaient souvent disposé en
faveur de leur église. L'archevêque Camille de Neufville-Villeroy (1)


  (1) Camille de Neufville-Villeroy, né à Rome le 22 août 1606, était fils de
Charles de Neufville, marquis de Villeroy et d'Alincourt, baron de Bury et de