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382 LA. REVUE LYONNAISE l'autel d'Avenas. C'est le bas-relief qui décore le côté de l'Évangile. Il se divise, dans le sens des lignes horizontales, en deux compar- timents superposés l'un à l'autre. Celui du haut représente les deux mystères de l'Annonciation et de la Présentation. Tout le monde est d'accord jusque-là . Mais les deux sujets exposés dans le compartiment inférieur n'ont pas été compris. Personne n'a songé à en faire l'application à l'au- guste fondateur. C'est de lui pourtant qu'il s'agit ici ; et l'interpré- tation qu'on va lire de ces deux tableaux intéressants satisfera, j'ose l'espérer, les esprits les plus difficiles. Dans le bas-relief du côté de l'Épître, l'empereur Louis le Pieux offre une église à saint Vincent, nous venons de le dire. Dans le bas-relief opposé, qui nous occupe présentement, il reçoit, dès ici- bas, la récompense de sa piété. A son lit de mort, il est visité par la Sainte-Vierge tenant l'enfant Jésus. Dans l'autre tableau, son âme est enlevée à la terre et emmenée au ciel. Non, ce n'est pas une histoire imaginaire que l'apparition de la Sainte-Vierge, portant dans ses bras l'enfant Jésus, à Louis le Débonnaire mourant. Ecoutez le récit de ses contemporains, recueilli et publié par M. Zeller, à la page 126 de son volume déjà cité : Louis le Pieux. « Quand ce vint à cette heure que l'âme dût partir du corps, il tourna sa face à senestre partie, et à toute la force qu'il put en soi trouver, par manière de grande indignation, dit : « Huz! huz! » qui veut autant dire : « Hors ! hors ! » dont il appert qu'il vit le diable, en cette heure, de laquelle compagnie il n'eut oncques que faire, ni mort, ni vif. « Après ce retourna sa face à dextre partie, et puis leva les yeux vers le ciel ; et de tout comme il regardait plus horriblement à la senestre partie, de tant regardait-il à dextre plus liément, en telle manière que entre lui et un homme qui rit, n'avait point de diffé- rence. » Qu'est-ce à dire, sinon que, avant de mourir, le vertueux mo-