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84 LA REVUE LYONNAISE
II
LA LOI
« Ami, que je te plains ! Esculape et Chiron
N'ont-ils plus de pouvoir ? Puisse leur art fidèle
Chasser au loin la Ker te couvrant de son aile,
Et ressaisir ton ombre au bord de l'Achéron !
— Ami, pourquoi gémir ? Que d'autres à Charon,
Avant nous, ont payé cette obole éternelle !
Suis-jefait d'autre sorte, et les dieux sur mon front
Ont-ils mis un reflet de leur gloire immortelle ?
Le fleuve se plaint-il de verser dans la mer ?
Et la fumée errante, en fondant dans l'éther?
Et le jour s'éteignant dans la nuit azurée ?
Rien ne peut être mal de l'immuable Loi,
Œuvre des dieux sereins, assis sur l'Empyrée ;
Et Patrode mourut, qui valait mieux que moi ! » ( i )
( I) Kxrênn KM ïlUTftxh'.ç omp tr'iù îroAAiv ùfiuva;*.
(Iliade, ch. xxi, v. 107).