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222 LA REVUE LYONNAISE De ses divinités implore le secours, Non pour être puissant, mais pour « vivre à toujours. » Vivre à toujours! désir de la vie immortelle! Pour êtancher sa soif où l'âme boirait-elle? Tout ce qui naît s'éteint dans la nuit du tombeau, Tout périt, excepté le Vrai, le Bien, le Beau. Inquiète, Psyché, que rien ne rassasie, Ne cherche point ailleurs ta céleste ambroisie. III Heureux qui se possède et, s'isolant du bruit, Au spectacle des deux se complaît et s'instruit ! La nature est pour lui comme un sublime livre; Lentement son secret à l'étude se livre. Science, Muse auguste, et qui tiens dans ta main La gerbe des progrès faits par le genre humain, De quel noble souci des choses éternelles Ton amour sait remplir le cœur de tesfidèles! Pour combien cependant ton phare est un écueil! L'homme, grandi par toi, s'amoindrit par l'orgueil. Il détourne de Dieu l'essor de sa pensée, Et la condamne, hélas! aigle à l'aile cassée, A ne plus mesurer que le cercle restreint Oà sans but, au hasard, elle agit et s'éteint. Le désordre moral naît de cette démence ; Et par l'oubli de Dieu le chaos recommence! Le lion qu'a blessé l'arabe du désert S'avance insoucieux du noble sang qu'il perd. Il garde sa puissante et royale attitude. Son long rugissement emplit la solitude; Et, malgré la douleur dont il sent l'aiguillon, Il parait calme et fort; c'est toujours le lion!...