page suivante »
HÉLIOPOLIS « La plante qui pousse dans l'ombre, Loin du rayon tiède et vermeil, S'aventure en détours sans nombre A la poursuite du soleil. Ainsi l'infini te tourmente, Et ton angoisse s'alimente De tes espoirs toujours déçus. Élèvt ton cœur ! C'est l'oracle Que donne l'oiseau du miracle Chantant dans l'arbre de Jésus. » Bourdonnements, parfums, couleurs, charmant cantique! Un effluve de vie, autour de l'arbre antique, Monte dans la lumière, ainsi qu'un flot d'encens. La pureté du ciel rend plus subtil les sens, Et l'œil à la pensée ouvre un champ plus 'sublime Dans la profondeur bleue où le regard s'abîme. Ce grand éclat du jour, cette fécondité D'un être tout-puissant attestent la bonté. Poussé dans l'infini d'un souffle irrésistible, Ainsi l'esprit s'élève au soleil invisible Qui reste quand tout passe, et d'un divin rayon A fait épanouir dans l'homme la raison. L'âme par l'idéal réchauffée et ravie Place le but de vivre au-delà de la vie. 0 terre des tombeaux tout rayonnant d'espoir ! Terre où la mort s'offrait, comme arrive le soir Qui permet à la nuit d'accomplir son mystère Et de renouveler dans son sein la lumière ! Tout, sur ton sol, Egypte, est providentiel. • La-bas, ce jet de pierre élancé vers le ciel, L'obélisque qui vit Abraham et Moïse, Que nous dit-il? Le roi dont on lit la devise,