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AVENAS 2IS ville de Beaujeu, Bellijocus, après qu'on eut construit, en ce lieu, la résidence princière des sires de Beaujeu, issus des comtes de Forez et de Lyon. A l'oreille Beaujeu se rapproche beaucoup de Bogenis. Une maison souveraine assez grande et puissante, assez élégante et lettrée pour relever de ses ruines l'antique Luna des Romains et la nommer Bellavilla (Belleville), pour fonder Villefranche, lui don- ner son nom latin de Villafranca, et en faire sa capitale, a dû avoir à cœur de donner à sa première résidence un nom digne de ceux-là , en substituant à Bogenis, le vocable gracieux et plein d'entrain de Bellijocus, Beaujeu. L'église rurale de Bogenis s'élevait à l'endroit où est aujourd'hui l'église de Saint-Martin-des-Etoux. Elle était trop éloignée de la rési- dence du prince, et il convenait, autant qu'il était d'usage, que la petite cour souveraine eût son lieu propre pour l'exercice du culte religieux. C'est pourquoi, un des premiers soins de Béraud de Beaujeu et de sa femme, Vandelmode, fut de bâtir à Pierre-Aigue, presque à la porte du château, la première église de Beaujeu, dédiée à Notre- Dame. Cette église, consacrée le 8 décembre 1076, par Hugues, évêque de Die, légat du Saint-Siège, en présence de Landri, évêque de Ma- çon, et de Saint-Jubin, récemment élevé sur le siège métropolitain de Lyon, fut magnifiquement érigée en collégiale, sous Humbert II, sire de Beaujeu, en 1079, du consentement de sa femme Vandel- mode de Thiern, selon du Bouchet. Guichard III confirma la dotation de la collégiale de Beaujeu, faite par son père, et construisit, en outre, en 1127, l'église parois- siale de Saint-Nicolas, destinée à remplacer, à ce titre, celle de Saint-Martin-des-Etoux, trop petite et trop éloignée de l'aggloméra- tion déjà considérable qui s'était rapidement formée au pied du châ- teau. C'est le pape Innocent II, revenant de Cluny en 1132, qui consacra l'église de Saint-Nicolas de Beaujeu. Humbert III fonda, le 17 octobre 1159, l'église collégiale de Bel- leville-sur-Saône, laquelle il fit, quelque temps après, ériger en. abbaye par Dreux (Drogo), archevêque de Lyon.