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r4§ LA REVUE LYONNAISE disparaîtra bientôt, pour faire place à celui d'Avenas. Jusqu'à la Révolution, le Chapitre de Saint-Vincent de Mà con a eu la nomina- tion des curés d'Avenas. Vers la fin de son règne, si éprouvé, et alors que Louis-le-Pieux mettait ordre à ses affaires, pour se préparer au jugement de Dieu, il songea encore à son église de Pelage, la comprit parmi celles qui jouirent de ses derniers bienfaits, et la dota d'un remarquable autel en calcaire blanc, qu'on y admire encore aujourd'hui et que son curé et ses fabriciens surent conserver, lorsque, sous la Restauration, il fut sérieusement question de le transporter au Musée de Lyon. Cet autel ne fut inauguré qu'après le décès du monarque, puisque dans la curieuse inscription qu'on lit encore au côte de l'épitre, se trouve la date précise de sa mort. L'ensemble de ces faits a sa base historique dans une charte de Louis-le-Pieux, donnée l'an 815, et qui se trouve depuis longtemps à la portée de tout le monde, au tome IV du Gallia Christiana, aux preuves : page 264. Ce texte vaut la peine d'être reproduit ici en partie. « In nomine Domini Dei et Salvatoris nostri Jesu-Christi. Hludo- vicus divina ordinante providentia Imperator Augustus... Notum sit quia placuit nobis... res proprietatis nostra quae sunt in pago Lugdunensi, in villa q u s vocatur Rosarias, quas olim quasdam femina Domini sanctimonialis, nomine Anstrudis, Domino et genitori nostro Karolo bonse mémorise prœstantissimo Impera- tori per cartulam delegavit (1) donationis, ecclesias sancti Vin- centii Matisconensis tradere, ubi Hildebaldus episcopus prjeest. Has itaque res... quantumcumque eadem sanctimonialis femina in eadem villa sua fuit possessio, et presenti tempore nostri juris atque possessionis in eadem villa Rosarias in re proprietatis est, totum et ad integrum, vel in exquisitum, prsedictae ecclesiae (1) Delegavit... Cette expression est remarquable. A ce mot, le Glossaire de Ducange renvoie à Medialor. Ce qui prouve que le don fait par Anstrude à Char- lemagne était un fidéicommis que la loi n'interdisait pas, et qui explique la revendication de l'évêque de Mâcon auprès de Louis-le-Pieux.