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AVENAS 149 sancti Vincentii martiris et congregationi ibidem Deo famuland in nostrâ concessimus eleemosinâ... Et ut auctoritatis pleniorem in Domini nomine obtineat firmitatem, et per diuturna tempora inviolabilem et inconvulsum obtineat effectum, manu propriâ subter eam firmavimus, et annuli nostri impressione signari jussi- mus... Actum Aquisgrani palatio regio in Dei nomine. » II Si nous n'avions pour nous renseigner que cette charte impériale, nous la trouverions d'un laconisme et d'une obscurité désespérants. On pourrait nous demander : « Où donc y voyez-vous le pays du Beaujolais ? Y lisez-vous même le nom d'Avenas ? » et on aurait raison, ils n'y sont pas nommés. Mais le Livre enchaîné, ou Cartuiaire de Saint-Vincent de Mâcon, laborieusement, savamment préparé par M. Ragut, et imprimé en 1864, aux frais de l'Académie, par M. Emile Protat, en un fort volume in-4 0 , vraiment digne des cartulaires qui sortent annuelle- ment de l'imprimerie nationale, est venu soudain projeter un splen- dide rayon de lumière sur l'histoire, la géographie et l'archéologie beaujolaises, au Moyen-Age, à l'occasion de l'humble Avenas. C'est avec les cartulaires qu'on refera notre histoire provinciale, qui en a grand besoin. Chaque cartuiaire qui paraît me fait l'effet de ces points culminants de notre France, visités et consultés, si j'ose ainsi dire, par les savants qui ont fixé le méridien de Paris, et fait la carte de France de Cassini. Quand on est à ces hauteurs, ou jouit d'un immense horizon, on apperçoit au loin, d'autres cimes qui vous orientent avec sûreté et précision. Donc abordons notre étude sur Avenas et sur le Beaujolais, avec ce secours inattendu, qui a manqué aux historiens les plus modernes et les plus consciencieux de ce petit pays, jadis souverain. (1) (1) Le digne et savant M. A. Péricaud a donné un article sur Avenas, publié dansl'Album du Lyonnais, impriméparBoitel, en 1845 e t 1844.—M. de La Roche-