Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                        LES PAGANI ET LES PAGAN                            I39

   Nous devons aussi citer un autre Pagano, qui, après la prise de
Jérusalem (1099), reçut de Godefroy de Bouillon la seigneurie de
Caïphas. (1) Cette seigneurie relevait de la baronnie d'Acre et devait
fournir au roi de Jérusalem sept chevaliers armés, suivis de leurs
hommes d'armes. (2)
   Ce n'est qu'à regret, et pour être complet, que nous parlons ici
de ces deux nobles croisés, car nous croyons que ces attributions
gratuites de personnages illustres, sans autres preuves que la tradi-
tion vaniteuse et la similitude du nom, déshonorent une généalogie
au lieu d'en augmenter l'éclat.
   Lobera croit que les Pagani furent du nombre de ces familles
patriciennes d'Asti qui contribuèrent beaucoup à la fondation de
Mondovi en 1090; (3) c'est vers cette époque que Vico (l'ancienne
colonie romaine Ficus), devint Montevico et plus tard Mondovi.
   En tout cas, jusqu'au xive siècle, les Pagani ont occupé dans cette
ville les premières charges et ont toujours fait partie du conseil des
patriciens. Ils possédaient aussi château et fief à Paganotti, petit
bourg près de Villanova, de Mondovi, et admirablement situé sur
une colline d'où l'on jouit d'une vue très étendue. (4) Selon l'usage
des grandes familles de cette époque ils avaient pris droit de bour-
geoisie dans plusieurs autres villes importantes, comme Gênes,



   (1) Michaud. Ibid. (Tome I, page 471.)
   (2) Caïffa, ville de Syrie, au pied du Mont-Carmel et sur la Méditerranée, à
10 kil. S. de Saint Jean-d'Acre : a Khaïfa, qu'on doit prononcer Haïfa, est
probablement l'ancienne Scaminum de Saint-Jérôme et d'Eusèbe. En 1100,
Tancrède l'emporta d'assaut; après la bataille de Hattin, elle tomba entre les
mains de Salah-el-din, et plus tard fit partie du pachalik de Saint-Jean-d'Acre.
Cette ville est considérée à juste raison comme le port de Tibériade, dont elle
n'est séparée que par deux journées de marche       La végétation des jardins de
Haïffa est presque la même que celle de l'Egypte ; l'on voit sur les flancs du
Carmel de superbes bois de lauriers (laurus nobilis) et autour de la ville des
plantations de palmiers. » — La Syrie d'aujourd'hui, par le docteur Lortet.
Paris, Hachette, 1884.
    (3) Lobera. Ibid., page 68.
   (4) Nallino. Corso delfiume Pesio. Mondovi, Andréa Rossi, 1788.