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I4O                         LA REVUE LYONNAISE

Alexandrie, Asti, Coni, etc.; (1) c'est pourquoi nous trouvons en
 1142 noble Pagano, podestat de Carmagnola. Cette année-là, il
assiste comme témoin à la donation de nombreux domaines faite
par Manfredo, marquis de Saluces, et sa femme Eléonora, à l'abbaye
de la Vierge Marie et de Sainte-Croix à Civittacule. (2)
   Autre noble Pagano di Pietra-Santa, est podestat d'Asti en 1224.
Il met fin à la guerre entre Asti et Saluces, et signe un traité de paix
avec Manfredo III, marquis de Saluces. (3)
   Le premier podestat d'Asti, élu le jour de Saint-Michel de l'an
1190, avait été Guido Landriani, milanais puissant. Il est donc à
remarquer que le plus souvent les podestats étaient étrangers à la
cité qu'ils gouvernaient. Les villes d'Italie qui se donnaient ainsi un
maître prenaient beaucoup de précautions contre les abus que ce
grand pouvoir pouvait amener. (Ce pouvoir presque absolu était con-
fié pour un laps de temps variant entre un ou cinq ans.) L'élu devait
prêter serment de ne jamais attenter à la liberté de la petite Répu-
blique qu'il était appelé à gouverner, défense lui était faite d'avoir
avec lui aucun membre de sa famille, et tous ses parents étaient
obligés de quitter la ville. Il ne pouvait être élu deux fois de suite, et
un parent ne pouvait lui succéder. (4)
   En 1334, nous retrouvons un Philippo Pagano podestat d'Asti, et
gouvernant la ville comme vicomte du roi de Naples, suzerain de
cette ville.

  (1) En acceptant ainsi le privilège de bourgeoisie dans les les cités voisines, la
noblesse ne prenait pas rang de bourgeoisie. Ce n'était qu'un traité d'amitié qui
pouvait se rompre facilement, ce qui arrivait souvent, et alors les nobles mécon-
tents se cherchaient ailleurs des alliés. Souvent un noble était à la fois bourgeois
de deux villes, mais, dans ce cas, il s'engageait, quoiqu'il arrivât, à ne jamais
combattre pour l'une contre l'autre.
   Les villes acceptaient avec plaisir ces bourgeois honoraires qui leur apportaient
leurs richesses, leur influence et surtout leurs vertus guerrières. (Voy. Léon et
Botta, Histoire d'IiaJie, tome I, livreIV.)
  (2) Muletti. Ibid. (Tome II, page 17.)
   (3) Notizie storiche profane délia città d'Asti, di G. Ardesco Molina. Asti, Fran-
cesco Pila, 1774. (Tome II, page 165.)
   (4) Histoire d'Italie, Léon et Botta, tome I, livre IV.