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LA VIE ET LES OPINIONS DE CHRISTOPHLE DE GAMON 12 5 Fait ondoyer les champs, et, sous le vent tremblante, Frizote en crespillons sa tresse verdissante, Comme les flots jasards d'un desbordé ruisseau Qui s'en vont au galop sur la rive de l'eau,... Le pépiant scadron de la glossante poule, Cerchant que bequeter, avec ses petons foule Les herbettes des chams, et, voyant quelque part Son ennemy dans l'air, s'enfuit en son rampart, Les tourtres fretillards saillent les tourterelles, Et les pigeons rouans avec les colombelles Pigeonnent bec à bec, tant près des vives eaux Qu'en l'ombre bigarré des souples arbrisseaux. L'été a succédé au printemps. La chaleur abat les forces de l'homme et des animaux. Quand le matin n'est plus, les mastins haletants, Laissant hauis de soif leurs brebis camuzettes, Lapent, lapent l'eau pure aux proches fontainettes... Le poète passe en revue les acteurs principaux de la grande scène de l'été : oiseaux, fourmis, cigales, grenouilles, moucherons, etc. Avez-vous jamais aperçu un nid d'oiseaux à qui la mère apporte la pâture? On entent pieuler la tendrette nichée Des moineaux esseulez attendant la bêchée, Qui voyant revenir la Passe de quester, Vont béans tout d'un cri pour se faire apaster. Les insectes les plus incommodes trouvent un coin dans ce tableau. La sémillante pulce, ore agile sau telle En sautelant réveille* et réveillant pointelle. Budope a son armée : et les gays moucherons Ërandillonnent dans l'air leurs fuyards ailerons. Les tans au vol bruyant leur bourdon recommencent : Qn les voit bien souvent qui leurs aiguillons lancent Dessus la chevaulaille, et se font ennuyeux Aux troupeaux marche-doux des bœufs laborieux.