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                 SIMON SAINT-JEAN, PEINTRE DE FLEURS                   109

 lui. A ma connaissance, il n'avait aucun ennemi. Sa vie a été calme,
 sans incidents ; son talent grandissait chaque année. L'impression
 que cette vie a faite sur moi est que je ne pourrais jamais rien dési-
 rer de plus que de lui ressembler. »
    Eloge magnifique d'un fils fier et orgueilleux de son père ; éloge
 que nous tous, ses amis, nous sommes prêts à signer à côté de
 l'écrivain.



     Saint-Jean a laissé plus de deux cents tableaux qui ornent les gale-
 ries et les musées les plus renommés. Lyon en possède cinq : Fleurs
 et fruits, 1830; Jeune fille portant des fleurs, 1837; le Vase de Médicis,
 1840; le Christ aux emblèmes eucharistiques, 1842; Offrande à la
 Vierge, même année.
    A l'Hôtel-de-Ville, la cheminée de la salle à manger porte un pan-
 neau peint par lui. Ce fut sa dernière œuvre.
    Homme et artiste, Saint-Jean était donc digne de toute notre
 admiration, de tous nos hommages. Aussi, quand son élève favori,
 quand M. Lays, dont le pinceau est si digne de son illustre maître,
 eut émis la pensée qu'il serait bon et beau d'ériger un monument au
grand artiste dans ce bourg de Millery, dont Saint-Jean tirait son
 origine, qu'il avait habité auprès des siens, où sa famille dort du
 dernier sommeil, et où les premiers rayons de la gloire sont venus le
visiter, ce projet fut-il acclamé par Millery et par Lyon. Une sous-
cription ouverte fut aussitôt remplie. Un maître statuaire, M. Bailly,
à qui notre ville doit la belle statue du chancelier Gerson, le groupe
si patriotique de l'Alsace et la Lorraine, et tant d'autres œuvres d'élite,
se chargea de reproduire les traits doux, bienveillants et fins du
grand artiste lyonnais. Une municipalité intelligente accueillit toutes
les propositions qu'on lui fit, et, allant plus loin que nos désirs et nos
espérances, non seulement elle accorda un emplacement au centre
et dans le plus bel endroit de Millery, mais encore elle donna le
nom de Simon Saint-Jean à l'avenue qui aboutit à la place de la
Ville, juste en face du lieu où nous élevons aujourd'hui un monu-
ment dont nous sommes tous fiers.