page suivante »
BIBLIOGRAPHIE 737 A tous ceux qui ont contribué à la publication de ce livre, il convient d'adresser de sincères compliments. M. Quantin a montré, d'une irréfutable manière, quelles ressources notre imprimerie trouverait dans la chromotypographie. Gulliver sera pour lui un succès : qu'il lui soit aussi un encouragement à pour- suivre dans cette voie. GH. LAVENIR. BIBLIOTHÈQUE DE L'ENSEIGNEMENT DES BEAUX-ARTS. —Les Manus- crits et la Miniature, par M. LECOY de la Marche, des Archives nationales. Lexique des termes d'art, par M. JULES ADELINE, La Mîtsique, par M. H. LA VOIX fils, conservateur adjoint des imprimés à la Bibliothèque nationale. — Paris, Quantin, 1884. Chaque volume, de format in-4° anglais, imprimé avec sein sur papier teinté, orné de 150 gravures. Prix broché : 3 fr. 50. Avec un cartonnage artistique en toile reliure : 4 fr. 50. Fidèle à ses habitudes, la maison Quantin fait paraître, à la fin de la présente année, trois nouveaux volumes de son excellente Bibliothèque de VEnseignement des Beaux-Arts, qu'on ne saurait se lasser de recommander aux artistes aussi bien qu'aux gens du monde qui s'intéressent aux choses de l'esprit. Cette magni- fique collection, lorsqu'elle sera achevée, formera une encyclopédie unique en f on genre et qui est appelée à rendre les plus signalés services. Les Manuscrits et la Miniature viennent réellement combler une lacune. Jamais le vieux et banal cliché n'a été mieux appliqué. Nous possédons sur la matière force ouvrages volumineux et savants, forces monographies ; mais il n'existait pas encore, à ma connaissance, de manuel sur l'enluminure qui pût met- tre facilement le public au courant de l'histoire et des procédés de cet art, un des plus aimables qu'ait vu fleurir le moyen âge. C'est ce livre qu'a écritM. Lecoy de la Marche, avec toute la clarté de style et toute la précision désirables. Il a su en même temps être complet : un rapide examen le fera voir. Le chapitre premier, consacré aux instruments de l'écriture, énumère les différentes matières sur lesquelles l'homme a successivement, dans le cours des âges, gravé sa pensée pour la transmettre à ses descendants, depuis la pierre et le marbre jusqu'au papier moderne. Il est complété par une revue rapide des instruments dont on s'est servi pour tracer ou imprimer les caractères : stylet, roseau, plume, crayon, encre, etc. Vient ensuite l'histoire de l'écriture elle-même, perpétuellement éclairée par la reproduction de ses différents types. Les écrivains forment le sujet du troisième chapitre. L'auteur examine quelles furent les caté- gories de gens adonnés à l'art d'écrire. Rien de plus intéressant que le tableau animé oùl'auteur représente le scriptorium monastique, avec ses moines ou ses religieuses travaillant en silence, chacun occupé à sa tâche particulière, tous animés et soutenus dans leur inaltérable patience par le sentiment du devoir et par la consolante pensée que le salut de leur âme serait la récompense du labeur fidèlement accompli. Les enlumineurs laïques ne viennent que plus tard. L'uni- versité, les rois, les seigneurs les attachent à leur personne, avec des salaires plus ou moins rémunérateurs. Cette sorte d'introduction terminée, nous arrivons à l'histoire même de la miniature et des œuvres qu'elle a produites. C'est à celle de l'enluminure fran- çaise que s'attache principalement M. Lecoy de la Marche, Et c'est justice. Car