Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
728                          LA R E V U E LYONNAISE
sans doute, dans un sens facile à prévoir, accentue la conclusion, que l'écrivain
entend abandonner à son lecteur ; mais en ceci — me tromperais-je? — il n'aurait
peut-être pas rencontré la véritable, celle qui se dégage du récit entier, quoiqu'elle
répugne visiblement à M. Masson lui-même; c'est que l'abolition de l'ordre des
Jésuites, œuvre essentiellement politique, ne servit guère la politique qui l'inspira;
qu'elle fut loin de fortifier l'alliance intime des États catholiques à la requête
desquels elle fut prononcée par Clément XIV, et qu'elle ne fut pas même utile
aux ministres qui l'avaient préparée. Seul peut-être entre tous, Bernis en profita,
puisqu'elle fit de lui, pendant treize ans, comme le directeur de conscience du
pacte de famille; mais était-ce le résultat que ses auteurs en attendaient, et le
cardinal n'avait-il pas en lui, d'ailleurs, des ressources plus que suffisantes pour
remplir le rôle éclatant qu'il joua pendant son ambassade à Rome ? Le portrait
que trace de lui son biographe l'atteste, et il est étudié de trop près pour que
— toutes réserves faites sur les défauts de l'abbé de Cour, qui étaient ceux de son
temps, — nous ne soyons pas de l'avis de M. Masson en louant les qualités du
diplomate et de l'homme privé.                                       H. B.


      LES HUGUENOTS ET ES GUEUX, étude historique sur vingt-cinq années du
        xvrsiècle, par M, le i a r o n KEKVYN DE LETTENHOVI::, ancien ministrenerintë-
       rieur, membre de l'Académie de Belgique, correspondant de l'Institut, etc.,
       t. IV, Bruges, Beyaeil-Storie, 1884. 1 vol in So.

   Nous avons déjà rendu compte ici même des trois premiers volumes de ce
grand travail historique, que le savant éditeur de Froissart poursuit avec une
patience et une ardeur infatigables. La place nous fait aujourd'hui défaut pour
analyser le t. IVe, qui vient de paraître au moment où nous mettons sous presse.
On nous permettra au moins de dire qu'il n'est pas inférieur aux précédents.
Il renferme l'histoire de France et des Pays-Bas pendant deux années seulement,
de 1576 à 1578. Aussi les événements se déroulent avec une ampleur qui ne
tolère aucune lacune, et ils y sont décrits avec un luxe de renseignements, pour
la plupart inédits, qui ne laissera rien à glaner aux futurs historiens, s'il s'en
rencontre quelques-uns assez courageux pour en recommencer le tableau.
M. Kervyn de Lettenhove annonce déjà le cinquième volume qui sera livré au
public dans quelques jours, il obtiendra auprès des érudits et des lettrés le bril-
lant accueil qu'ont facilement conquis ses devanciers.               H. B.




                                             II
      LES ANCIENNES VILLES DUNOUVEAU-MONDE, par M. DÉSIRÉ CHARNAY.
       In-4 de 470 pages, 204 gravures et 19 cartes ou plans. Paris, Hachette, 1885.

   Tandis que l'ancien continent révèle peu à peu son passé, même le plus loin-
tain, aux infatigables chercheurs qui consultent de bonne foi, sans préjugés et
sans parti pris, les vestiges de ses habitants disparus, l'Amérique est restée pour
nous une énigme encore iudéchiflrée. Et nous ne parlons pas seulement de ces