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LA BERNARDA-BUYANDIRI 657 de la France, le C devant A perd sa sonorité gutturale pour prendre le son dit chuintant : Mercatum = marchy, marché I 105, marchi A 74. Campos = champ, champs 1132. Buccas = bouche, bouches I 130. * Carreriam = charriri, rue I 75. ''' De même encore qu'en français, le son guttural a persisté dans un certain nombre de mots : cà bry (capritum) I 71, cavala A 83, carogni (de carnem) A 145, carrougny II 71, mais aussi charogni A 276. C devant A a permuté avec g spirant : vengi (vindicare) II 94, mingi (manducare) 1123. Dans les finales en ATICUM, la gutturale s'est transformée en pala- tale : fromajou (formaticum) II384, domageo A 86, sauvageou (silva- ticum) II 409, visajou I 191, visageo A 85. De même qu'en français et en provençal C initial ou appuyé reste dur devant 0 et U : contant II 18, cura (curare) II 28. — Contraire- ment à ce qui s'est passé pour la première de ces langues, l'adou- cissement en g ne. s'est pas produit dans : confia (conflatum), franc. gonflé). C devient spirant devant e et / (2> : douci (dulcem) I 71, certaina 1 51, cindre (cineres) II116, etc. Il est représenté par s dans : sindruça (de cinerem) II 318. La chuintante s'est déjà produite par assimila- tion dans cherchy, (circare v. fr. cercher) II 26. C médial tombe : dion (dicunt) I 142 ou se résoud en palatale : pais (pacem) II 264. Devant e et i, il prend le son spirant : mu^y (mucere) Il 211. Il est resté dur dans : iquy (ecce, hic) 1 6, iqui II 131, 337, vaiquia (videecce hac) II 47, A 218, mais aussi veiciaW 103. C final en roman tombe :pou (paucum) II 157, feu (focum) II115. Je n'ai aucun exemple à citer de l'adoucissement en g que j'ai (1) Cf. Ducange, Gloss. vo carreria I, et Gloss. Gall. vo charrière. (2) La prononciation gutturale du c latin devant e et i est un fait si connu que j'ai à peine besoin de le signaler ici : Cicéron est rendu par Kiklpwv dans les écrivains grecs, dans Plutarque par exemple. Le passage de la gutturale sourde au son palatal devant e, i a eu lieu vers le. sixième siècle de notre ère. Cf. M. Schweisthal, loc. cit., p. 9 1 .