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LA BERNARDA-BUYANDIRI 641
Voyelles atones
Elles se divisent tout naturellement en protoniques et post-toni
ques ou metatoniques ; celles-ci sont placées après, celles-là avant
la syllabe qui porte l'accent.
PROTONIQUES
Les protoniques sont traitées différemment, suivant qu'elles sont
initiales ou non, libres ou entravées ; en outre, l'intertonique, c'est-
à -dire la protonique libre précédant immédiatement la tonique, est
soumise à des règles particulières qui ont été étudiées et exposées
avec une admirable précision par MM. Arsène Darmesteter et Paul
Meyer(').
En règle générale, les voyelles initiales persistent. Il en est de
même des voyelles médiales, lorsqu'elles sont protégées par une
entrave; au contraire, les médiales libres et ne précédant pas immé-
diatement la tonique disparaissent. Enfin, la voyelle intertonique
reste en principe si c'est un A et tombe si c'est toute autre voyelle.
Ces règles s'appliquent au lyonnais comme aux autres idiomes
romans; je n'entreprendrai pas d'en refaire ici une démonstration
qui a trouvé sa place ailleurs, W et je me contenterai de rechercher
ce que deviennent dans notre dialecte les protoniques lorsqu'elles
subsistent.
A PROTONIQUE. Il demeure sous sa forme latine et se nasalise
devant n ou m suivie d'une autre consonne :
*Asculta — acouta, écoute I 5.
Lavare = lava, laver II 204.
*Parabolare = parla, parler II 120.
Vantabat = vantave, vantait II 36.
(1) Cf. Arsène Darmesteter, La protonique non initiale, non en position. Romania, année 1876,
p . 140.
(2) E. Philipon, Phonétique Lyonnaise au quatorzième siècle, Romania XIII, p. 542 et suiv.