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582                  LA REVUE L Y O N N A I S E

écrivains également versés dans les arcanes de [notre histoire, qui
avait raison de Menestrier ou de Guichenon? de l'écu d'argent ou
de l'écu d'azur ? de l'aigle d'argent ou de l'aigle d'or ? M. Révé-
rend du Mesnil a copié Guichenon et il le cite à côté de Menestrier,
 mais sans se prononcer.
   Le savant ouvrage de M, le docteur Poncet : Recherches sîir
les jetons consulaires de la ville de Lyon, 1883, in-8; avec
planches, ne nous éclaire pas davantage. Lui aussi blasonne :
d'argent, au lionde gueules, taure de sable (fausse indication),
au chef d'azur chargé d'une aigle... (sans indication d'émail)
entre deux étoiles d'argent.
   Ecrivant d'après les sources, s'appuyant sur les jetons consu-
laires eux-mêmes, le sympathique docteur Poncet aurait dû
résoudre la question. Nous regrettons que ni lui, ni notre ami,
M. Dissard, le Conservateur au Cabinet des médailles, n'aient
émis une opinion qui aussitôt eût fait loi.
   C'est ici que nous déplorons la perte de deux maîtres dans la
science, MM. Renard et Baudrier, dont la mort a été si doulou-
reuse pour les travailleurs. Les recherches que ces deux illustres
défunts avaient faites dans l'histoire de l'imprimerie lyonnaise,
l'ouvrage que M. Baudrier avait écrit sur ce vaste sujet, inven-
taire encore inédit de nos richesses bibliographiques, nous auraient
éclairé non seulement sur ces armes à enquerre ou à enquérir,
mais sur la vie, sur les faits et gestes de ce premier Jean Pillehotte,
qui joua un grand rôle dans notre ville, créa une brillante fortune
et jeta ses enfants dans la noblesse et les honneurs.
   Privé de l'appui de ces savants, il nous a fallu marcher seul et
notre travail s'en ressent.
   Pour l'écu, nous nous rallions donc à Brossette et à Menes-
trier. Là, doit être la vérité.
   Mais, au lieu de l'esquisse rapide que nous offrons à nos lecteurs,
nous aurions voulu leur présenter le portrait en pied, mûrement
étudié, finement dessiné, d'un de ces bourgeois de Lyon qui pou-
vaient s'égarer, comme les hommes d'aujourd'hui ; qui avaient
des passions, des fureurs et une immense intolérance; qui, par
contre, avaient un ardent patriotisme, un généreux amour du
pays, la fierté de leur position et un caractère. Nous serions heu-