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544                       LA RKVUR LYONNAISE
     « Valent?, des pueches boarneses                « Vaillants, des pays béarnais jus-
    Junquos as sables santouneses,                 qu'aux sables saintongeois, chantez
                                                   votre pays, dans sa langue, champs,
Gantats vostre païs, dins sa lengo, cantats        fleuves, sierras, villes et gloire, la
     Flumes, serros, viloseglorio,                 nature avec l'histoire, guêrets fé-
    La Nataro dambo l'Istôrio,                     conds et ciel doux, paysans et li-
Graits coutiouls ecel dous, pacants e libertats.   bertés.


     « Aucelfleulaire, eros que trouno,               « Oiseau siffleur, héros qui tonne,
     Majo ribiero de Garouno,                      grande rivière de Garonne, et névés
                                                   des Pyrénées et bassin d'Areachon
E neviès de Pireno e bassi d'Arachoun
                                                   doivent s'agiter dans vos vers, que
     Devoun tene dins vostres verses               vous forgerez de sons purs, afin que
     Que fargarets de sous esterses,               l'amour du berceau soit toujours
Per que l'amour del bresdinlescors siôtoutjonn     dans les cœurs.


     « E se l'armo de nostro raço                    « Et sil'âme de notre race ypasse
    Goumo un buf pouderous i passo,                comme un souffle puissant, pareils a
                                                   Goudelin on vous verra renommés.
Parieus à 'n Goudouli vous veiran renoumats.
                                                   — Vous aurez une feuille dorée du
    Aurets uno fuëlho daurado                      petit rameau qui tant plaît; vous
     Del rameletque tant agrado ;                  vous rendrez immortels, mes aimés
Vous rendretsinmourtals,mous felibres aimats!      felibres! »

     Se calho, sa voux franco e caudo.                Elle se tait, sa voix franche et
     Azemprats dedins la sieu faudo,               chaude. Réunis dans son giron, vous
I pourtats vostre brinde, acoumoulat de cor.       lui portez votre toast, comblé de
                                                   cœur. Moi qui ne puis m'absenter
     Jeu que quand vôli nou me mudi,               quand bon me semble, après vous,
     Après vousaus, d'aici, saludi                 d'ici, je salue l'Aquitaine debout avec
L'Aquitano adreitado ambe le branquet d'or !       la petite branche d'or.
                    AUGUSTE F O U R È S .               9 octobre, 1883.         A. V.




                CHRONIQUE FÉL1BRÉENNE

                                                         Lyon, 10 nov. 1884.
   C est un événement littéraire que la publication des Œuvres complètes de
notre ami Paul Arène dans la petite bibliothèque choisie d'Alphonse Lemerre.
  *Le tome premier : Jean des Figues, etc., qui correspond à l'ancienne édition
Charpentier : La Gueuse parfumée, récits provençaux, a paru hier dans ce
format elzévirien — petit in-18 jésus — si connu par les œuvres de Musset,
Soulary, Flaubert, Daudet, Coppée, Sully, etc.
   Voici longtemps que ce diable de Jean des Figues, à qui Banville ne voit,
dans notre langue, de pendant que Manon Lescaut, rencontrait sur sa route le
petit rameau d'or do la gloire et le piquait à son chapeau, à côté de la cigale
qui lui avait mis sa bel'e humeur en tête, un jour de grand FOHI.