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                             PENSEES                               513
   Cette publication, aujourd'hui très rare, a du prix pour le biblio-
phile ; elle est sans valeur pour l'homme de goût, qui ne peut que
gémir d'un tel « charabia », débité avec une conviction et une
solennité qui navrent. On me pardonnera quelques citations néces-
saires :


                    LE MODTON, LA. B R E B I S .

    « Voyons, lecteurs, ici le mouton, la brebis,
    Ce paisible animal est bien sans contredit
    De tous les animaux il est le plus docile,
    Et pour le diriger c'est un des plus faciles.
    Par ses capacités nul ne peut l'approcher
    Pour se bien habiller, se nourrir, bien coucher.
    Voyez quel animal a plus de facultés
    Pour les entretiens de nos sociétés,
    Soit par ses laines et quantités de peaux
    Que nous voyons par milliers et par blaux (blocs) ;
    Et de suifs et de viandes de bonne qualité,
    Qui rend un grand service dans la société.
    L'on voit sur nos autels son buste respecté
    Représentant aux hommes la douceur, la piété.
    Nul chagrin ni douleur n'arrache aucuns cris,
    C'est la vraie patience qui plut à Jésus-Christ.
    Dans les sociétés quand parle du bon,
    On citera souvent le jambon du mouton,
    Même ses côtelettes, son col, ses épaulettes,
    Si c'est bien préparé font les bonnes frillettes.
    Tout est dans la brebis en usage et profit,
    Que personne ne peut trouver le contredit.
    Jusqu'à ses boyaux qui font toutes les cordes
    De tous nos instruments de musique aux cordes ;
    Et puis ces douces peaux qui font tous les tabliers
    De nos charpentiers, cordonniers, forgerons
    Et autres travailleurs, serruriers et maçons.
    Tant d'autres ustensiles que l'on pourrait nommer
    Sans être mieux instruit ni pouvoir s'en passer.