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494 f-A REVUE LYONNAISE ACTE V BACCHUS Fer minteni Justici tousjour den mon Empirou. 95 Empeschi à cet heura qu'on ne me fasse pirou, le voulou faire pareistre comben iesuis puissant, Et monstra de mon sceptrou lo pouvay ravissant. I'enflamou de courageou la plus ieune peictrine, le maintenou en splendeur le meilleure cusine, 100 En mon Throsnou asseta su mon doublou Canon, Y faut que ie conservou du bon beuveu lo renom. LE MORE accuse la S a r r a z i n e Veicia grand Rey puissant, veicia l'enchanteressa, Mais parla ly de loin, car de pou elle vesse. BACCHUS Per quey villy sorciry, vieu dragon du enfers, 105 Vieu fer, villy singy, fourmilliry de ver, Ainsi de mo servant, répond mey villy roqua, Ayant pry leur argent d'ellou te t'es mocqua. LA S A R R A Z I N E Bacchus, ie vous diray, que n'ayant de pouvay Autrou que solamen de lou leur faire vay, 110 I'u ay fait ('); vous qu'este d'othorita supresma Contenta leur desi, faite lou vey vous mesmou. LE MORE 2) Et-ey coume celey ( que te parle à Bacchus, vieu cabat W. que l'on rencontre dans les dialectes de l'est de la France, le Forezien, le Lyonnais, les patois de la Bresse, du Bugey etdu Dauphiné. Cf. L. Clédat, Le pronom personnel neu're dans Je Fore{, le Lyonnais et la Bresse, Romania, t. XII, p. }^6. (1) C'est le français populaire : J'y ai fait. (2) Et ey coume celey, mot à mot : Est-il comme cela ? (3) Au propre le cabas est un panier aplati en paille tressée, à l'usage des femmes. Au figuré, ce mot prend un sens injurieux. Cabatç raballu (injure adressée a une femme). Poésies mss. f. 325 dans Lacurne de Sainte-Palaye, cité par Littré au mot cabas.