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BIBLIOGRAPHIE 455 par impossible, qu'il est permis de se demander si un historien, aussi soucieux que M. de Lagrèze de la gloire et de l'honneur du Béarnais, avait le besoin ou le devoir de ternir la mémoire de sa mère. Ajoutons que le livre n'est pas complet, car les documents dont il est tissé sont exclusivement relatifs au roi de Navarre et ne touchent à la période où Henri recueillit la couronne des Valois que pour se référer à des particularités déjà bien connues. La raison en est simple: M. de Lagrèze a composé son livre d'extraits des registres et des liasses de la chambre des comptes de Pau. Il s'est borné à faire usage de matériaux primitivement réunis par lui pour une histoire du château de cette ville et n'a, par conséquent, étudié Henri IV que pendant sa précaire etchétive royauté pyrénéenne, en d'autres termes, pendant la première moitié de son existence. La seconde, celle du roi de France, et celle qui doit nous intéresser le plus, a dû complètement lui échapper. S'il y fait de temps à autre allusion, c'est par accident et comme par surcroit. Au lieu d'intituler son volume : Vie privée de Henri IV, n'eût-il pas été plus exact de l'appeler : Vie privée du roi de Navarre, si on ne voulait le réserver pour un chapitre de l'Histoire du château royal dont M. de Lagrèze donne une édition nouvelle ? Ces observations faites, — nous prions l'auteur de n'y voir aucune intention malveillante, mais le seul désir que nous avons d'être absolument sincères, —il est juste de dire que ce livre se lit facilement, que l'auteur a su très habilement déguiser sous un style rapide la sécheresse des documents qu'il a colligés dans les archives, qu'il a fait une abondante moisson de ces menus renseignements auxquels les archéologues sourient aujourd'hui, et qu'il les a groupés avec art, sans omettre de leur conserver leur physionomie originale et leur saveur. Son volume sera donc consulté avec fruit par les historiens qui ne peuvent aller sur place prendre communication des titres dont il a eu la disposition, et il éveillera, nous n'en doutons pas, l'attention des hommes du monde qui ont, comme nous, le culte d e l à mémoire du Béarnais. W I L L I A MGAZE. JOSÉPHIN SOULA.RY ET LA PLÉIADE LYONNAISE, par PAUL MARIÉTON. Paris, Marpon et Flammarion, in-iS, Jésus, & francs, avec héliogravure de Dujardin. C'est la deuxième édition de la monographie de Soulary que nous voulons simplement annoncer. La question de la candidature du grand poète lyonnais à l'Académie française est, avec le bi-centenaire de Corneille, l'actualité littéraire. Il nous suffira de recommander encore un volume où M. P. Mariéton a su non seu- lement exposer en biographe et en critique l'œuvre de son héros mais le placer l'ans le vrai milieu de son développement poétique et social. Les dernières études de Soulary qui ont paru dans la Reçu? justifient ainsi ce sous-titre de la Pléiade lyonnaise.