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342                      LA R E V U E LYONNAISE
   Voilà tout le secret de cet enseignement, qui a produit tant d'âmes fortes et de
caractères si vigoureusement trempés. Faut-il s'étonner, dès lors, qu'en si peu
d'années Dom Bosco ait pu accomplir tant de bien et que son œuvre, italienne
à son origine, soit devenue une œuvre universelle.
   Rien ne saurait mieux nous montrer l'action féconde que cette œuvre est
appelée à exercer encore dans le monde, que le chapitre encore inédit dans
lequel M. Albert du Boys a fait le récit de la fondation de la mission du grand
fleuve des Amazones, et dont il a donné récemment communication à l'Académie de
Lyon.
   Sur les bords de ce cours d'eau, large comme un bras de mer, vit une popula-
tion nombreuse et dispersée sur une immense étendue de pays, où l'on compte
à peine quelques édifices religieux, desservis par un nombre insuffisant de prêtres
et de missionnaires. L'immensité de ces plaines inconnues, séparées par le plus
grand fleuve du monde, semblait un obstacle absolu à tout essai d'évangélisation.
Mais voilà que bientôt, avec l'aide des missionnaires Salésiens, l'évêque de Para
aura résolu ce problème difficile et que l'obstacle lui-même va servir, au con-
traire, à faciliter l'œuvre de la propagation de la foi et de la civilisation chré-
tienne. Grâce à la générosité des riches négociants de sa ville épiscopale, ce prélat
 vient, en effet, de réunir les ressources nécessaires pour le construction d'un
vaisseau-église, le Cristoforo, qui, dans un avenir prochain, ira, chaque jour,
 d'une rive à l'autre du large fleuve, apportant à la fois aux populations riveraines
le sanctuaire chrétien, où elles pourront remplir leurs devoirs de religion, et le
 missionnaire Salésien, auquel tant de tribus, encore sauvages, devront la grâce
 du baptême et les bienfaits de la foi chrétienne.
   Telle va être la dernière manifestation de l'œuvre de Dom Bosco. Cette œuvre
s'étendra encore dans bien d'autres contrées ; elle se transformera aussi, suivant
les nécessités du lieu et du moment. Mais, dès maintenant, nous pouvons dire
qu'elle est parvenue à son complet épanouissement, et qu'un humble prêtre, par
son zèle ardent, parsa persévérance indomptable, par sa foi puissante et créatrice,
a fondé, avec les seuls secours de la charité privée, l'une des institutions les plus
grandes et les plus dignes d'admiration de notre siècle.        A. V ACHEZ.


      A, B, C, DE LA PHOTOGRAPHIE MODERNE, par W.-K. BURTON, C. E,
        traduit de l'anglais sur la 3° édition par G. HUBERSON, in-i2 de 112 pages.
        Gauthier-Villars, Paris. 1884.

    Ce petit manuel dont la valeur est attestée par les deux éditions qu'il a eues
 en Angleterre et qui ont été épuisées en quelques mois avant même qu'on ait
 songé à le traduire, s'adresse spécialement aux débutants. L'auteur suppose son
 lecteur ignorant d'une façon absolue les règles les plus élémentaires de l'art
 photographique et l'initie successivement à toutes ses difficultés. C'est un guide
 qu'il y a plaisir à suivre tant il est sobre et clair, tant il évite avec soin toute
 terminologie choquante. 11 vous mène au but avec une brièveté tout anglaise,
 touchant à tous les points essentiels, sans se préoccuper des détails trop techni-
 ques que les traités spéciaux, ou mieux encore, l'expérience, révèlent peu à peu
 à mesure que l'on avance dans la pratique de la photographie.
    Ce livre comble une lacune dont la plupart des commençants ont souffert. Il ne
 peut manquer d'être bien accueilli par les nombreux partisans du procédé sec à la