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320 LA REVUE LYONNAISE gez à nous le donner enfin !... » Alexandre Dumas n'acquitta point sa dette de grand romancier. Nous espérons toujours l'im- mortel chef-d'œuvre. Oh ! si Daudet nous faisait ce royal pré- sent !... Il lui faudrait pour cela hausser un peu beaucoup la voix : paulo majora... et, ce qui vaut mieux, purifier son cœur, son esprit, sa bouche. A la porte, Momus-Tartarin ! à la porte, Irus- Jansoulet ! Paix aux rois en exil ! Un sujet calme et inoffensif, un petit nombre de pages exquises ; quelque chose de bien conçu, de bien déduit, de bien exprimé, qui nous fasse oublier tout ce qui a été fait jusqu'à ce jour et par Zola, et par l'auteur de Sapho, le dernier et le plus inexcusable de ses disciples. Trois choses perdent les nations : les mauvaises lois, les mau- vaises mœurs, les mauvais livres... Qui peut dire la part d'Al- phonse Daudet dans notre décadence accélérée ? Puisse-t-il nous épargner à l'avenir ces compositions qui sen- tent vrai peut-être, qui sentent mauvais surtout ! La France est honnête ; la France est honnête, sachez-le ! A lui de produire un livre digne d'elle. Ni son talent tout à l'heure, ni sa gloire un jour n'en vaudront moins ! JOSEPH Roux