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L'ATI. AXTIDK 20"! A quoi rattacher ce poème, à quoi le comparer? Est-ce un écho de l'Enéide? un reflet des Lusiades? un calque plus ou moins réussi du Paradis perdu ? une copie de la Divine Épopée ?... Non, la première qualité de l'Atlantide est de ne ressembler en aucune façon a une œuvre épique quelconque. C'est un concept de génie qui n'a, que je sache, rien de commun avec la vieille rou- tine classique, avec la jeune routine romantique. Puis, la donnée originale, neuve, intéressante et féconde ! • La patrie humaine, la patrie espagnole, l'histoire et la légende, la science et la foi, le souvenir et l'espérance, toutes ces choses, comme les notes d'un clavier immense, passent à la fois, tour à tour, joyeuses ou sombres, puissantes ou douces, terribles ou consolantes, prenant le lecteur par le fond des entrailles, et l'enlevant, d'admira- tion en admiration, vers les plus hautes cimes de l'enthousiasme. Enfin, l'exécution est à souhait. Tant de poèmes ont pour eux et l'idée et le sujet, voire le plan ! la forme seule fait défaut. A preuve, Jean Chapelain, de qui la Pucelle est. si bien pensée et si mal écrite. Une épopée est faite d'action et de description. Mouvements, images, c'est la nature, c'est la vie, c'est la poésie, et, particulière- ment la poésie épique. L'action, dans l'Atlantide, est peut-être un peu "vague, un peu insaisissable. Le héros, c'est Hercule; l'héroïne, Hesperis. Mais je l'avoue, Hesperis, non plus que Pyrène, n'intéresse guère. Et c'est grand dommage. Le poète aurait pu tirer quelque chose de ces deux motifs. Hercule, pour tenir plus de place, ne fait pas très grande figure. L'admiration loge moins flans la tête que dans le cœur. Et cet Hercule est trop peu attachant pour être bien admi- rable. Ni la taille, ni la massue, ni les enjambées ne font la gran- deur, mais l'à me, que de faits extraordinaires révèlent moins bien que des paroles magnanimes. Un géant n'est pas nécessairement un grand homme. Je ne reproche pas à Hercule comme plusieurs l'ont fait d'être géant, ni en sa qualité de géant, de pourfendre d'autres géants comme lui. Ces coups grandioses, ces circonstances gran- dioses, ces êtres grandioses ne sortent pas du vraisemblable, ne jurent pas avec l'art. Toutefois, Alcide, si grand homme avec sa massue, me semble un tantet petit homme avec sa branche d'oran-