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                      LES T R É S O R S DES ÉGLISES DE LYON                              61
->   et broderies détachées des étoffes, où ils se trouveront appliqués,
     des églises cathédrales et des chapitres converties en églises pa-
     roissiales et qui ont été mis sous le scellé par les décrets, 23 et
     28 octobre, 8 novembre 1790 —ceux des églises, des congréga-
     tions et associations religieuses supprimées, seront incessammeiit
     adressés, avec les précautions nécessaires pour leur conserva-
     tion, par les Directoires des districts, au Directoire delà Monnaie
     le plus voisin du département... .
        « Art. 3. Demeureront exceptés de ces envois toutes espèces
     d'ornements des églises paroissiales et succursales supprimées, et
     qui doivent passer aux églises conservées.
        « Art. 5. Ces ornements seront brûlés par des orfèvres-experts
     et les cendres converties en lingots. »
        Dans le préambule de ce décret, il est dit « qu'il sera dressé un
     état des objets compris aux inventaires déjà dressés, divisé en
     quatre classes. La première contiendra les meubles, effets et us-
     tensiles dont la vente a été ordonnée par laloi du 5 novembre 1790.
     Dans la seconde seront compris les ornements et effets des
     églises supprimées. La troisième comprendra l'argenterie, les
     cloches, vases et ustensiles des communautés et paroises sup-
     primées. La quatrième enfin sera composée des manuscrits,
     chartes, sceaux, livres imprimés ', monuments de l'antiquité
     et du moyen âge, statues, tableaux2, dessins et autres objets

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          J'ai déjà consacré un long chapitre dans mon livre « les Bibliothèques anciennes
     et modernes de Lyon (Lyon 1875) » aux bibliothèques des anciennes communautés reli-
     gieuses confisquées par la Nation ; on a pu y vo'r avec quelle coupable négligence les
     pouvoirs publics de la ville s'occupèrent de l'enlèvement et de la concentration de ces
     grandes et riches collections qu'on laissa pourrir pendant dix ans sous les combles
     de l'abbaye Saint-Pierre troués par les bombes de la Convention et dans les caves du
     Petit-Collège.
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          Malgré les ordres de l'Assemblée Nationale, la municipalité Lyonnaise montra aussi
     la plus regrettable apathie en ce qui concernait les tableaux des églises et des cou-
     vents; on voit cependant que le 12 octobre 1791, « M. Hennequin, peintre attaché au
     District, est autorisé à faire déplacer ie tableau de Saint-Thomas, celui de Moïse
     decant le veau d'or qui sont dans l'église Saint-Pothin, et trois tableaux qni sont
     dans des chapelles de Saint-Jean, pour être déposés au Directoire où ils seront res-
     taurés. »
        Le 9 novembre suivant, « le même M. Hennequin est autorisé à enlever les tableaux
     de l'église des Minimes. » Le Zi août précédent, le Directoire l'avait chargé, avec le
     P. Janiu, de l'ordre des Augusiius, de l'inspection, sous le contrôle de M. Pavy, des
     tableaux, statues, bronzes et autres monuments qui se trouvaient dans les églises et